Parmi les 338 députés élus, 16 francophones ont remporté des sièges à l’extérieur du Québec, deux de plus qu’en 2019. Parmi eux : quatorze libéraux, un conservateur et un néodémocrate, incluant plusieurs nouveaux en politique fédérale.
Dans l’Ouest
Le nombre de députés francophones dans l’Ouest passe d’un à deux. Le ministre sortant des Affaires du Nord, Dan Vandal, conserve la circonscription de Saint-Boniface—Saint-Vital pour un troisième mandat sous la bannière libérale.
En Alberta, le Franco-Albertain Randy Boissonnault est en voie de reprendre la circonscription d’Edmonton-Centre. Au moment d’écrire ces lignes, il devance le député conservateur sortant, James Cumming, par 136 votes – celui-là même qui l’avait défait en 2019.
Il ne reste qu’un bureau de vote à dépouiller. Si son élection est confirmée, il sera l’un des deux seuls libéraux élus dans la province et sera ainsi probablement pressenti pour un poste au cabinet.
De son côté, la conservatrice franco-manitobaine Réjeanne Caron, qui en était à sa deuxième tentative en politique fédérale, n’a pas réussi à déloger le député sortant du NPD, Daniel Blaikie.
En Ontario
Le nombre d’élus franco-ontariens passe de sept à huit. La ministre sortante de la Prospérité de la classe moyenne, Mona Fortier, conserve le château fort libéral qu’est Ottawa-Vanier.
Élue une première fois lors d’une élection partielle en 2017, elle en est à sa troisième victoire électorale. Reste à voir si elle conservera son poste au cabinet.
Sa voisine de circonscription, la libérale Marie-France Lalonde, a aussi été facilement réélue pour un second mandat dans Orléans. En mars 2021, Mme Lalonde a été promue au poste de secrétaire parlementaire de la ministre du Développement économique et des Langues officielles.
Du côté de Glengarry—Prescott—Russell, le libéral Francis Drouin obtient la confiance des électeurs une troisième fois à l’issue d’une course serrée.
Une nouvelle venue sur scène politique est la libérale Arielle Kayabaga dans London-Ouest. D’origine burundaise, Mme Kayabaga est arrivée comme réfugiée au Canada durant son enfance. Son élection est à souligner comme une belle avancée pour la représentativité des personnes d’origine immigrante issues des communautés francophones.
Plus au nord, Anthony Rota du Parti libéral obtient un sixième mandat dans la circonscription de Nipissing-Timiskaming. Président de la Chambre des communes depuis 2019, il a relevé le défi de gérer les sessions parlementaires virtuelles durant la pandémie.
Une autre nouvelle élue est la libérale Viviane Lapointe, qui l’emporte face à la néodémocrate Nadia Verrelli à Sudbury. Elle succèdera ainsi au député sortant, Paul Lefebvre, qui ne s’est pas représenté.
Alors qu’une course serrée était anticipée, le député libéral sortant de Nickel Belt, Marc Serré, est réélu pour un troisième mandat par plus de 3 000 voix.
Chez les néodémocrates, Carol Hughes est facilement réélue dans la circonscription d’Algoma—Manitoulin—Kapuskasing. Députée depuis 2008, elle sera encore la seule francophone hors Québec au sein de son caucus. Reste à voir si elle présentera à nouveau sa candidature à la vice-présidence de la Chambre des communes.
En Atlantique
Au Nouveau-Brunswick, le ministre sortant des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, obtient un huitième mandat consécutif dans Beauséjour. M. LeBlanc peut très certainement s’attendre à nouveau à un appel de Justin Trudeau dans les prochaines semaines, lorsqu’il formera son cabinet.
Pour leur part, les libéraux Ginette Petitpas Taylor dans Moncton—Riverview—Dieppe, René Arseneault dans Madawaska-Restigouche et Serge Cormier dans Acadie—Bathurst ont tous trois étés facilement réélus pour un troisième mandat.
Du côté de la Nouvelle-Écosse, deux Acadiens ont été élus. Le libéral Darrell Samson, député depuis 2015 et secrétaire parlementaire depuis 2019, est réélu dans la circonscription de Sackville—Preston—Chezzetcook.
Dans Nova-Ouest, le conservateur Chris d’Entremont obtient un second mandat en politique fédérale. Cet ancien ministre provincial est le porte-parole sortant de l’opposition officielle en matière de langues officielles et sera encore une fois le seul francophone hors Québec élu sous la bannière conservatrice cette année.
Une représentation francophone légèrement renforcée
Les francophones hors Québec conservent une bonne représentation au sein du caucus libéral. Parmi la douzaine de ces élus issus de la francophonie canadienne, plusieurs pourraient bien être appelés à demeurer ou à se joindre au cabinet, ou encore obtenir un poste de secrétaire parlementaire.
La réélection de Mélanie Joly au Québec est aussi une bonne nouvelle pour les communautés francophones. Parmi ses responsabilités ministérielles, il est souhaitable qu’elle conserve le dossier des langues officielles pour mener à terme le dossier de la modernisation de la Loi sur les langues officielles. Les libéraux se sont engagés à procéder dans les 100 premiers jours de leur mandat.
Une ombre au tableau est le fait que les partis d’opposition n’ont pas réussi à augmenter leur députation francophone. À titre d’exemple, l’avocat francophone Joël Yakov Étienne représentait un espoir pour les conservateurs dans York-Centre.
Chez les néodémocrates, on ne peut donc pas s’attendre à voir le vide laissé depuis le départ des députés Yvon Godin et François Choquette être comblé en matière de langues officielles.
Malgré d’importants doutes sur la pertinence de ces élections, les résultats du 20 septembre sont ainsi somme toute positifs pour la représentation des francophones au sein du parti qui formera le gouvernement.