Le CPERL dévoile sa liste de priorité

Par Karine Audet
Le CPERL dévoile sa liste de priorité

L’approche de la campagne électorale provinciale se fait sentir et le Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides (CPÉRL) souhaite obtenir sa juste part des investissements de la province pour son développement régional. Ils talonneront chacun des partis politiques à se prononcer sur leurs priorités et voudront les convaincre que sa part du budget actuel destiné à la région des Laurentides n’est pas à la hauteur des nouvelles réalités. 

Selon les élus, trois secteurs sont particulièrement touchés par ce sous-financement, soit la santé, le transport et l’accès à la nature. L’augmentation exceptionnelle de la population qu’a connue la région des Laurentides est la plus importante parmi toutes les régions du Québec ces dernières années. Le CPÉRL souhaite que les investissements en infrastructure et l’accès aux soins et services reflètent ce changement majeur. La région reçoit moins de 5% du budget en santé alors qu’elle est formée de 7,5% des citoyens du Québec (650 000 personnes). 

Lachute connait son boom faisant partie du top 10 des municipalités canadiennes s’étant le plus développé depuis 2 ans. Disposant d’un hôpital vétuste, on exige de le moderniser (ainsi que les 5 autres des Laurentides) afin d’assurer les besoins de santé et de sécurité de ses résidents et d’attirer de bons médecins. «Le constat de la vétusté de ses six centres hospitaliers est sans équivoque: ils n’ont pas été conçus pour traiter le nombre actuel de citoyens résidant dans les Laurentides, en sus de l’affluence toujours croissante des villégiateurs. Cette situation a des impacts majeurs sur la santé de la population. Les listes d’attentes s’allongent, les délestages se prolongent, les attentes pour des tests diagnostiques créent énormément d’anxiété. De plus, ces délais causent souvent une détérioration de l’état de santé des patients», soulignent les élus des municipalités, qui aimeraient diminuer le nombre de patients qui se dirigent notamment vers Hawkesbury, en Ontario.  Le vieillissement de la population (baby boomer) ne viendra pas aider les prochains gouvernements si aucun changement majeur n’est opéré au sein du système de santé québécois. 

Les infrastructures routières actuelles sont aussi à développer.  L’annonce d’investissements à Mirabel (Saint-Canut) et sur l’autoroute 50 par le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) est attendue avec impatience, autant pour la sécurité que pour l’amélioration de la circulation. Malgré plus de 10 députés de la CAQ qui ont balayé les Laurentides en 2018, selon le CPERL, à l’heure actuelle, la région ramasse tout de même en queue de peloton des régions du Québec les moins bien financées.  Les Laurentides se retrouveraient avec un déficit de maintien d’actifs (DMA) qui nécessiteront des investissements importants pour y remédier:  plus de 317M$ en sus de ce qui est actuellement prévu au Plan québécois des infrastructures (PQI) pour la région. Le DMA est directement causé par un manque d’entretien et les sommes additionnelles à consacrer pour les infrastructures laurentiennes dans le PQI devraient être accompagnées d’investissements routiers bisannuels conséquents.  

Protéger et mettre en valeur les espaces verts 

Les montagnes, les lacs, les rivières et les forêts sont des attraits importants de la région et favorise le tourisme et l’économique des Laurentides. Troisième région touristique du Québec, les Laurentides comptent sur un afflux constant d’excursionnistes et de touristes qui souhaitent bénéficier de ses attraits, mais les espaces verts sont soumis à la pression du marché qui pourrait restreindre leur nombre et leur accès.  

Tout comme pour les citoyens qui font face à des augmentations de l’évaluation foncière, la possibilité des municipalités d’acquérir de nouveaux territoires pour les conserver et les mettre en valeur est affaiblie.  «Les élus municipaux de la région des Laurentides sont d’avis que l’accès à la nature laurentienne nécessite un soutien de la part du gouvernement du Québec, tant au niveau financier qu’en termes de moyens législatifs ou réglementaires pour permettre aux municipalités d’acquérir, de conserver et de mettre en valeur les espaces verts laurentiens», soutiennent-ils. 

Le Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides souhaite sensibiliser les partis politiques à présenter une vision d’avenir porteuse pour le Québec et ses régions, reflétant les réalités nouvelles du flux populationnel et à la hauteur de la croissance démographique. Le CPÉRL représente et soutient les intérêts de la région des Laurentides auprès des instances gouvernementales.  

 

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