Le conseil des maires demande à nouveau au ministère d’agir sur la sécurité de l’autoroute 50

Francis Legault
Le conseil des maires demande à nouveau au ministère d’agir sur la sécurité de l’autoroute 50
Depuis 2017, la MRC d'Argenteuil demande au ministère des Transports du Québec de prendre plusieurs mesures pour améliorer la sécurité le long des 30 kilomètres de l'autoroute 50 qui traversent la région. (Photo : Francis Legault)

C’était le jour de la marmotte au conseil des maires de la MRC d’Argenteuil le 10 avril dernier : les représentants des neuf municipalités ont adopté à l’unanimité une résolution demandant au ministère des Transports de sécuriser l’autoroute 50 sur les portions où la circulation se fait à contresens, notamment en y installant une glissière de sécurité flexible à haute tension entre les voies. Les maires avaient adopté une résolution semblable en 2021. 

Depuis 2017, le conseil des élus de la MRC a multiplié les demandes auprès du ministère des Transports afin qu’il puisse mettre en place des mesures pour rendre l’autoroute 50 plus sécuritaire dans ses portions où la circulation se fait à contresens : amélioration de l’éclairage, ajout de radars photo, meilleure présence policière… 

« Ça fait plusieurs années que l’on passe des résolutions en ce sens, a confirmé le préfet de la MRC, Scott Pearce. [Avec cette résolution], on tape encore sur le clou pour dire que nous, les élus municipaux, sommes sur le terrain et que les fonctionnaires devraient nous écouter de temps en temps. » 

Dans Argenteuil, ce sont plus de 30 kilomètres d’autoroute où la circulation se fait à contresens entre la route 148, à Brownsburg-Chatham, et la limite municipale ouest de Grenville-sur-la-Rouge. Vers l’est, ce sont 17,6 kilomètres qui séparent les deux portions d’autoroute à chaussées séparées, entre Lachute et le rang St-Simon à Mirabel. 

Monsieur Pearce confirme que les accidents survenus ces derniers mois ont incité les maires à adopter cette nouvelle résolution. En effet, quatre personnes sont décédées sur la 50 depuis le 2 décembre dernier, incluant un homme de 69 ans mort dans un face-à-face le 6 avril. C’est sans compter le spectaculaire accident du 3 janvier où un camion-citerne rempli d’essence a pris feu après une collision, sans faire de victime heureusement. 

La glissière flexible à haute tension 

Dans cette nouvelle résolution, les maires d’Argenteuil demandent au ministère des Transports d’étudier la possibilité d’installer une glissière flexible à haute tension, comme ils l’avaient demandé en 2021. Ces glissières sont composées de câbles en acier soutenus par plusieurs poteaux qui plient sous un impact. En cas d’accident, cette glissière empêche un véhicule de trop empiéter sur la voie inverse en le gardant dans sa voie, tout en dissipant l’énergie de l’impact. 

Monsieur Pearce admet que les élus municipaux sont un peu frustrés que leur demande de 2021 soit restée lettre morte auprès du ministère. À l’époque, une telle glissière avait été installée sur une portion de la 50 en Outaouais, en guise de projet-pilote. Bien que le ministère des Transports ait déclaré être satisfait des résultats obtenus un an après son installation, le préfet d’Argenteuil admet ne pas avoir eu d’échos quant aux résultats exacts de ce projet-pilote. 

« On leur avait déjà dit que l’autoroute était dangereuse, qu’il fallait y faire des travaux, mais ils ne les ont pas faits. Là, on se retrouve avec d’autres décès, dont deux en un mois. » 

Le préfet ne se fait pas trop d’illusion quant à savoir si cette nouvelle résolution va faire bouger les choses, bien qu’il garde quand même un peu espoir. En attendant, l’élargissement de la 50, entre le rang St-Simon et l’aéroport de Mirabel, devrait être complété d’ici la fin de l’année. 

« On est content pour ça mais entre-temps, on trouve qu’il serait important que le gouvernement sécurise l’autoroute, même pendant les travaux d’élargissement », a-t-il conclu. 

L’Argenteuil a joint la direction régionale Laurentides-Lanaudière du ministère des Transports pour commenter ce dossier, mais son porte-parole a indiqué ne pas pouvoir répondre à temps pour cette édition. 

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