Crue des eaux : La Sécurité publique se fait rassurante

Francis Legault
Crue des eaux :  La Sécurité publique se fait rassurante
Bien que le niveau d'eau et le taux d'inondation dans la région soient actuellement peu préoccupants, Françoise Bouchard, directrice régionale de Sécurité publique Québec pour les Laurentides-Lanaudières, a déclaré qu'elle gardait un œil sur les prévisions météorologiques. (Photo : Francis Legault)

Depuis les crues catastrophiques de 2017 et 2019, les citoyens qui habitent le long de certains cours d’eau d’Argenteuil voient arriver le printemps avec un mélange d’angoisse et d’inquiétude, de crainte de revivre le cauchemar de ces inondations historiques. Heureusement, la crue de 2024 ne devrait pas provoquer d’inondations majeures dans la région, selon la Sécurité publique du Québec, qui reste tout de même vigilante. 

« Nous n’avons pas encore les prévisions des experts pour les prochaines semaines mais pour les prochains jours, la bonne nouvelle est que la rivière du Nord a amorcé sa décrue, a confirmé Françoise Bouchard, directrice régionale Laurentides-Lanaudière de la Sécurité publique du Québec. Par contre, pour ce qui est de la rivière des Outaouais, son niveau a commencé à monter.» 

En effet, au moment d’écrire ces lignes, le niveau de la rivière du Nord était largement en baisse dans Argenteuil. À St-André-d’Argenteuil, à la hauteur de l’île-aux-Chats, on prévoyait un débit en baisse jusqu’à 145,89 m³/seconde pour le 19 avril, soit plus de la moitié du débit maximal enregistré le 14 avril dernier (310,5 m³/seconde).  

À Lachute, la baisse était tout aussi marquée alors que le niveau de la rivière était à plus de 2,5 mètres sous son seuil d’inondation mineure. 

Quant à la rivière Rouge, à la hauteur de la chute McNeil, son débit était également en forte baisse alors que l’on prévoyait qu’il atteindrait 277,94 m³/seconde le 19 avril, loin des 393,2 m³/seconde observés le 15 avril dernier. 

Mais comme l’a mentionné madame Bouchard, c’est le niveau de la rivière des Outaouais qui est maintenant sous la loupe: si l’évacuateur de crues du barrage de Carillon a bien joué son rôle pour faire baisser le niveau de l’eau, on note que le débit journalier n’a cessé d’augmenter depuis le 3 avril dernier, passant de 1673 m³/seconde en moyenne à 4274 m³/seconde le 16 avril. On prévoyait un débit de 4700 m³/seconde le 19 avril. Ces chiffres sont cependant encore dans la moyenne des années antérieures selon les données de la Commission de planification et de régularisation de la rivière des Outaouais. 

Garder un œil sur la météo 

Françoise Bouchard se fait cependant rassurante: la situation actuelle des crues printanières est somme toute plutôt bénigne. Par contre, la météo pourrait éventuellement compliquer les choses à moyen terme. 

« Ce que l’on surveille, ce sont les prévisions météo pour savoir si on va recevoir d’autres systèmes dépressionnaires, a-t-elle déclaré. Il reste encore de la neige au sol plus au nord et on en a vu les conséquences lors du dernier weekend: la fonte de neige avec des pluies importantes ont généré une hausse des cours d’eau. » 

Elle souligne que la Sécurité publique restait vigilante face à la situation, tout comme les municipalités. La ville de Lachute a notamment installé des stations de remplissage de sacs de sable dans certains secteurs de son territoire, notamment dans le Petit-Canada. À Saint-André-d’Argenteuil, la municipalité a balisé les secteurs à risque d’inondation tout en maintenant une vigie des rivières du Nord et des Outaouais. 

Heureusement, les prévisions météorologiques des prochains jours sont plutôt positives avec peu de précipitations et des températures ni trop chaudes ni trop froides. 

« Pour la neige qu’il nous reste, on a présentement des températures plutôt médianes. Ce ne sont pas des 20-25°C, a-t-elle expliqué. Avec des températures de 10 à 15°C, la neige fond doucement. C’est vraiment la combinaison neige et pluie qui pourrait nous inquiéter. » 

« Tant que ça va continuer à fondre doucement et que l’on n’aura pas de précipitations importantes, nous devrions être corrects », a-t-elle conclu. 

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