Sylvain Séguin cherche des âmes dans le bois

Sylvain Séguin cherche des âmes dans le bois

«Je suis toujours dans la forêt, dit Séguin. J’aime être avec la nature». 

Un boisé borde l’arrière de sa maison de Forest Hill. C’est la source des matériaux de sculpture en bois de Séguin. 

«J’ai commencé à ramasser des morceaux de bois et à leur donner «une seconde chance», a-t-il dit. C’est comme ça que je le vois, une seconde chance au lieu de laisser le bois pourrir». 

Parfois, au cours d’une promenade dans le bois, Séguin découvre un grand arbre mort qu’il peut retourner récupérer plus tard, en tout ou en partie, avec une remorque. C’est ainsi qu’il a débuté comme sculpteur sur bois, en récupérant un érable foudroyé. 

«J’ai pensé que c’était une honte de le laisser par terre», dit-il. 

Après deux ans passés dans son atelier au sous-sol, trois à quatre heures par nuit à enlever l’écorce, à alterner entre le ponçage et l’utilisation d’un ciseau à bois dur et d’une tronçonneuse, M. Séguin a terminé sa première sculpture sur bois. 

C’était il y a quatre ans. Depuis, il a réalisé près de deux douzaines de pièces, petites, grandes et gigantesques, en utilisant du bois récupéré sur sa propre propriété ou qu’il trouve ailleurs ou qu’on lui donne. 

Une fois sa trouvaille en sécurité dans son atelier au sous-sol, M. Séguin commence à réfléchir à ce qui pourrait se cacher dans un morceau de bois de récupération. 

«Pour moi, c’est la forme qui me plaît, dit-il. Quand je ramasse un morceau de bois, je vois toujours quelque chose en lui. Je vois toujours un résultat». 

Bien qu’il ait vendu plusieurs de ses sculptures abstraites, être un artiste n’était pas le but initial de Séguin dans la vie. Il est couvreur de métier depuis plus de 30 ans et possède sa propre entreprise florissante de couverture depuis plus de 20 ans maintenant. 

Ses enfants ont été l’inspiration initiale de l’intérêt de M. Séguin pour le travail du bois. 

«Quand les enfants sont nés, j’ai commencé à faire des meubles, dit-il en souriant. J’ai fabriqué des tables à langer, des armoires et des lits pour les enfants». 

Le simple fait de fabriquer des lits artisanaux pour ses deux enfants a tenu Séguin occupé dans son atelier, car ils devenaient trop grands pour leurs lits tous les cinq ans. Il a découvert un autre avantage à travailler le bois, à savoir le soulagement qu’il procurait face aux pressions de la gestion d’une entreprise. Le travail du bois et la sculpture se sont avérés être une bouée de sauvetage émotionnelle et psychologique pour lui pendant les premiers jours de la pandémie en 2020, lorsque son entreprise de couverture, comme beaucoup d’autres entreprises, a été mise en veilleuse pendant le lockdown. 

«C’est une bonne chose pour l’esprit, a-t-il déclaré à propos de son travail sur le bois. Ça aide à réduire le stress». 

Maintenant que les restrictions liées à la pandémie s’assouplissent, M. Séguin se tourne à nouveau vers les travaux de toiture. Mais il s’attend à ce que, lorsqu’il prendra sa retraite dans un avenir lointain, il consacre plus de temps à la sculpture et à faire remonter à la surface les âmes cachées dans le bois. 

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