La province prend un rôle important dans la restructuration de la Laurentienne

La province prend un rôle important dans la restructuration de la Laurentienne

«La Province a indiqué son intention de convertir le financement de débiteur-exploitant en prêt à long terme lorsque la Laurentienne émergera de la procédure» en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers de compagnie (LACC), indique la Laurentienne dans son communiqué du 16 décembre au sujet de l’annonce du gouvernement.

Plus tôt en 2021, lorsque le gouvernement Ford avait accordé 106,4 millions de dollars aux établissements postsecondaires pour couvrir les couts supplémentaires engendrés par la COVID-19, la Laurentienne n’avait rien reçu en raison de son processus de restructuration. La province a maintenant décidé de remettre 6 millions$ à l’université sudburoise «pour couvrir les couts liés à la COVID-19 en plus de la suspension des recouvrements et de l’interruption des réductions, y compris celles liées aux objectifs en matière d’inscription».

La Laurentienne ajoute que le gouvernement s’engage également à fournir jusqu’à 22 millions$ pour «une protection du corridor des inscriptions et du rendement».

Ce montant a été confirmé par le ministère. Il indique qu’il s’agit d’une aide ponctuelle accordée pour «des inscriptions plus faibles que prévu sous le modèle de corridor des inscriptions et une suspension des réductions normalement imposées à une institution qui n’arrive pas à atteindre ses cibles de performance».

Finalement, le mandat du conseiller spécial auprès du gouvernement, Alan Harrison, sera prolongé. Il avait été mandaté par le gouvernement pour étudier la situation de la Laurentienne avant l’application de la LACC.

«Avec cette annonce, les nouveaux candidats qui songent à étudier à la Laurentienne seront davantage convaincus de le faire dans le Nord, dans une université entièrement restructurée», affirme la Laurentienne.

Conseil des gouverneurs

L’annonce de l’aide gouvernementale est accompagnée de changements au sein du Conseil des gouverneurs de l’établissement.

Les trois membres restants sur les cinq sièges réservés à des personnes nommées par le lieutenant-gouverneur en conseil (par le gouvernement) ont démissionné la journée même de l’annonce. Les cinq sièges ont été comblés quelques jours plus tard par le gouvernement.

Huit autres membres du conseil, qui comporte 25 sièges, ont aussi donné leur démission le 16 décembre. Les noms des membres sortants ne sont pas les moindres: en tête de liste, on retrouve le président, Claude Lacroix, et la vice-présidente, Sonia Del Missier. Les autres sont Fabiola Garcia, Peter Faggioni, Kathy Dokis, Stuart Harshaw, Natalie Turvey, Karen Restoule, Nelson Toulouse, Martin Gran et la Dre Jennifer Jocko.

Et le français?

La Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française voit dans l’annonce du gouvernement un signe «que la province est inquiète par rapport au déroulement du processus de la LACC à Laurentian U.» et y constate un manque d’engagement envers les francophones, affirme le porte-parole de la Coalition, Denis Constantineau.

Les communications de l’Université dépeignent l’intervention comme étant une bonne nouvelle, mais pour M. Constantineau, «il ne s’agit pas d’un appui retentissant sans condition», mais plutôt d’une surveillance accrue du processus de la part du gouvernement.

Les communications liées à cette annonce n’ont fait aucune mention du mandat triculturel de la Laurentienne ou de l’impact sur un éventuel financement de l’Université de Sudbury.

Le porte-parole de la Coalition en profite tout de même pour demander d’éviter «de créer une concurrence malsaine entre deux institutions qui courtisent les mêmes étudiants francophones» et de financer l’Université de Sudbury pour qu’elle offre, à elle seule, les programmes de langue française.

360 millions$ en réclamation

Selon un document déposé devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario le 15 décembre, le système de réclamation mis en place par l’Université Laurentienne a reçu près de 1500 demandes totalisant 360 millions$ en réclamations.

La validité de ces demandes est en cours d’évaluation, mais l’Université et le contrôleur s’attendent à plusieurs contestations et veulent se préparer.

Avant même que le processus d’évaluation des demandes ne soit complété, la firme Ernst & Young (le contrôleur) propose de nommer immédiatement trois «agents de réclamation» pour traiter le volume attendu de demandes plus complexes et litigieuses. Les trois agents sont l’honorable Clément Gascon, l’honorable J. Douglas Cunningham et W. Niels Ortved.

Clément Gascon est bilingue et sera essentiel pour certaines plaintes. Au moins une demande a été faite en français et devra être résolue en français, peut-on lire.

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