L’échange entre la citoyenne Suzanne Charrette et le maire Daniel Lafleur fut particulièrement corsé. Madame Charrette cherche à comprendre pourquoi le maire avait démissionné de ses fonctions pour être réélu quelques jours plus tard.
« Il était DG illégalement, on le sait tous, ça ne prend pas la tête à Papineau », a-t-elle lancé pour exprimer sa frustration.
Le maire Lafleur tente d’abord de calmer les ardeurs et d’expliquer pourquoi il avait assumé les fonctions de directeur général de façon intérimaire en collaboration avec le greffier de la municipalité, Sébastien Dio . « C’était pour combler avec notre greffier un poste manquant. On a eu un avis de notre avocat. Notre avocat nous a donné une recommandation… il nous a même donné une lettre complète disant que l’on n’était pas en erreur. À partir de là, on a suivi les procédures. Il y a eu une erreur d’administration qui a été faite et j’ai pris le blâme.»
Par la suite, l’échange s’est centré autour de la démission de l’ancienne directrice générale, Linda Desjardins-Bergeron, et celle d’autres employés municipaux. Le maire Lafleur a refusé de répondre à ces questions. Il fait valoir que ce sont des dossiers confidentiels qui sont discutés à huis clos.
Madame Charrette a ensuite accusée les membres du conseil d’ingérence dans plusieurs dossiers. Elle pointe notamment du doigt le maire Lafleur ainsi que le conseiller Mario Laplante, affirmant avoir des lettres de témoins en sa possession pour corroborer ses allégations.
Le maire Lafleur nie en bloc les accusations de Suzanne Charrette.
De son côté, le conseiller Laplante assume une partie du blâme, tout en écorchant au passage la lourdeur de l’appareil municipal. « Madame Charrette, le commissaire à l’intégrité a passé à travers de ça. Oui, à certaines occasions, j’ai poussé la note. J’ai compris le message. Quand le travail ne se fait pas assez vite… je viens du domaine du privé, faut que ça roule à cent milles à l’heure si on veut avancer. À l’occasion, je trouve personnellement que ça ne va pas assez vite quand ça vient au municipal. Mais j’ai compris le message, le commissaire à l’intégrité a fait sa job. J’ai fait ce que je devais faire. J’ai fait les excuses que je devais faire. Je ne le referai pas une deuxième fois. Le message a été passé et c’est clair pour moi. »
Plus de transparence
D’autres citoyens ont exprimé le souhait que la municipalité fasse preuve d’une plus grande transparence dans ses façons de faire, comme l’a souligné Mathieu Surprenant. « On est en 2021, bientôt en 2022. Comment est-ce qu’on peut expliquer que les rencontres ne sont pas diffusées sur le web ? Je pense que ça démontrerait un peu de transparence du conseil pour les citoyens de Casselman. »
Le greffier Sébastien Dion soutient que la situation actuelle est temporaire et que les assemblées seront diffusées en ligne dès que le conseil disposera d’une salle permanente. « Le conseil et moi-même, on a identifié que la situation actuelle, c’est un plan à court terme. L’idéal, évidemment, ça va être d’avoir une salle permanente. Une fois qu’on a une salle permanente, il va y avoir de la place pour les citoyens, ça va être une salle de conférence en même temps, tout va être fait de façon permanente. On arrive là et tout est prêt : il y a un système de son, des caméras. Ça c’est le but ultime. Présentement on a amélioré nos façons de faire, les audios des réunions sont disponibles en ligne depuis quelques mois. »
Rétablir la confiance
Fabien Provost se demande quant à lui comment les élus comptent regagner la confiance des citoyens. « Comment comptez-vous travailler sur la revitalisation de l’image de Casselman après cette parade médiatique qu’on a vécue. Je suis quelqu’un qui a Casselman à cœur et ça n’a pas été très agréable au cours des dernières semaines. »
« Moi j’ai pris un blâme pour la municipalité et l’administration à titre de maire, a répondu le maire Lafleur. Ce blâme-là, je vais le porter, je n’ai aucun problème avec ça. Mais ça fait 46 ans que je suis dans la région et j’ai toujours eu Casselman à cœur. Avec tout ce que j’ai fait pour la municipalité, que ce soit à titre de bénévole ou autre, je vais continuer à faire ce que je fais à l’heure actuelle. C’est pas des choses qui ont été faites méchamment, il y a eu une erreur d’administration et j’ai assumé l’erreur au complet. »