Michel Lacombe est le propriétaire de Hawkesbury Taxi. «On a d’la misère à trouver du monde. Ça veut pas travailler. On fait pas des millions là-dessus.» Il indique qu’il lui faudrait trois ou quatre chauffeurs de plus pour être en mesure d’offrir un service de taxi adéquat. « l y en a qui veulent juste travailler les fins de semaines, d’autres qui veulent pas travailler le soir. Parce que ça paye pas assez. La ville n’est pas assez grosse.»
Hawkesbury Taxi exploite 12 voitures. Les chauffeurs encaissent 35% des recettes qu’ils rapportent.
Ça équivaut en moyenne à 100$ pour une journée de travail de 12 heures.
Le co-propriétaire de l’autre compagnie MS Taxi, Rémi Lamarche, abonde dans le même sens. «On a d’la misère à trouver d’la main-d’oeuvre parce que nos salaires sont trop bas. C’est quasiment plus payant de ne pas travailler.» Et il n’hésite pas à blâmer l’aide gouvernementale durant la pandémie. D’abord la PCU suivie de la PCRE, la prestation canadienne de la relance économique. «C’est sûr qu’avec la PCU à 500 dollars par semaine, c’est pas avantageux pour un chauffeur de venir travailler. Y en a qui ont peut-être fait 26 000$ avec la PCU et la PCRE, alors qu’en chauffant ils feraient peut-être 20 000$.»
MS Taxi tente malgré tout de garder au moins sept voitures par jour sur la route, entre trois et quatre le soir et la nuit et de quatre à six le jour. Rémi Lamarche concède que c’est un dur métier que d’être chauffeur de taxi. «Pas facile d’être chauffeur de taxi. Il faut que tu sois capable d’être dans ton taxi 12 heures de temps. J’me ramasse avec des semaines de 80 heures parce que je manque de chauffeurs. Sinon c’est la clientèle qui écope. Mais là on met des annonces dans les journaux et il n’y a personne qui appelle.»