Deux causes principales expliquent cette situation. Première cause? Un manque de relève provoqué par une pénurie d’entraineurs professionnels de nage de compétition. La deuxième et non pas la moindre, a quelque chose à voir avec la pandémie de la Covid-19 qui sévit maintenant depuis 19 mois.
La pénurie d’entraineurs vient du fait que bon nombre de ceux qui œuvraient au Club Orca étaient des élèves de niveau secondaire, qui ont quitté Hawkesbury pour aller poursuivre leurs études dans les collèges et les universités des grandes villes. En plus, ce club de natation de compétition arrive difficilement à recruter des entraineurs certifiés par le programme d’entraineurs du Canada. Parce que c’est loin d’être évident de recruter, dans une petite communauté comme la nôtre, des entraineurs prêts pour aller chercher leur certification.
L’autre cause? Les horaires de l’accès à la seule piscine de Hawkesbury conforme aux normes de compétition sont presqu’impossible à gérer. Les normes sanitaires imposées en raison de la Covid oblige le service municipal des loisirs à fermer la piscine du Centre Sportif Robert Hartley, tantôt pendant plusieurs mois, tantôt pour plusieurs semaines depuis mars 2020. La piscine a rouvert en novembre l’an dernier, mais cela n’a duré que trois semaines puis on a dû la refermer. On l’a bien rouverte en juillet mais c’était seulement de 8 heures à 16 heures, un horaire qui ne fonctionne pas pour les adolescents qui sont en classe à ces heures-là. Résultats? Plusieurs jeunes nageurs décrochent, ils perdent le goût de la nage compétitive. Quant à ceux qui sont allés continuer de s’entrainer ailleurs, peu de chance qu’ils reviennent au Club Orca.
Si la fin des activités du Club attriste et déçoit les jeunes nageurs et leurs entraineurs, il en va de même pour les parents, dont François Bélisle, d’autant plus qu’il est le président sortant de cet organisme sans but lucratif. «Très déçu en effet, surtout que mon fils Noah a nagé pour le club pendant cinq ans. En décembre, a-t-il raconté, mon fils en a fait le deuil devant la quasi-impossibilité de nager et de s’entrainer. Le dernier confinement aura été son coup de grâce.»
Et puis il y a Lisa Trahan, une enseignante d’école publique, ancienne nageuse professionnelle dans l’élite du championnat canadien, qui a été entraineuse-chef du Club Orca pendant une quinzaine d’années. Sa fille est nageuse compétitive. «La nage c’est presqu’un mode de vie, a-t-elle dit, soit celui d’apprendre au minimum à se sentir à l’aise dans l’eau. C’est important ici étant donné la présence importante de la rivière des Outaouais. Un bon nageur risque moins de se noyer. On vit à côté d’une grande rivière. C’est pas comme une piscine où on touche le fond.»
Lisa Trahan aimerait sûrement qu’on arrive avec le temps à raviver le Club Orca. «On voudrait bien reprendre un jour, mais c’est très difficile d’aller chercher des entraineurs qualifiés et compétents. Ça prend beaucoup de connaissances pour entrainer une équipe de natation. C’est pas comme la natation de la Croix Rouge qui n’a rien à voir avec la nage compétitive.»