La date limite pour déposer une candidature est le 30 aout. Jusqu’à présent, la majorité des candidats francophones connus hors Québec sont sous la bannière libérale, soit plus d’une quinzaine. Du côté néodémocrate, on en compte un peu moins d’une dizaine et chez les conservateurs, il y en a moins de cinq.
Dans l’Ouest
Depuis 2019, l’Ouest canadien ne compte qu’un seul député fédéral issu des communautés francophones: le libéral Dan Vandal.
Cela pourrait toutefois changer avec le Franco-Albertain Randy Boissonnault, qui tente un retour aux Communes sous la bannière libérale dans Edmonton-Centre. Élu en 2015 et défait en 2019, son principal adversaire est le député conservateur sortant, James Cumming. Une course serrée est à prévoir.
L’impopularité du gouvernement de Jason Kenney pourrait jouer en sa faveur, mais la montée des néodémocrates dans les sondages pourrait venir brouiller les cartes.
Au Manitoba, le ministre sortant des Affaires du Nord, Dan Vandal, est en bonne position pour conserver la circonscription de Saint-Boniface–Saint-Vital, qui est celle qui compte le plus grand nombre de francophones dans les provinces de l’Ouest.
En 2019, il avait devancé par 10 points de pourcentage sa plus proche adversaire.
En Ontario
Six sièges sont présentement détenus par des Franco-Ontariens aux Communes. Ce nombre pourrait augmenter après le prochain scrutin, alors que plusieurs nouveaux venus font leur entrée sur la scène politique.
Deux courses serrées sont notamment à prévoir entre les libéraux et les néodémocrates dans le Nord de l’Ontario.
Dans la circonscription de Nickel Belt, le député libéral sortant, Marc Serré, fait face à Andréane Chénier, représentante nationale en santé et sécurité au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). En 2019, M. Serré ne l’avait emporté que par 7 points de pourcentage face au candidat néodémocrate Stef Paquette.
À Sudbury, les troupes de Justin Trudeau sont représentées par Viviane Lapointe. Le député sortant, Paul Lefebvre, ne s’est pas représenté. L’équipe de Jagmeet Singh compte sur une figure bien connue, la politologue Nadia Verrelli. Elle a perdu son poste de professeure lors de la récente vague de coupures à l’Université Laurentienne.
L’élection de Mme Chénier ou de Mme Verrelli pourrait venir combler un vide en matière de langues officielles qui se fait sentir au sein du NPD depuis le départ à la retraite d’Yvon Godin en 2015 et la défaite de François Choquette en 2019.
Dans la circonscription d’Algoma–Manitoulin–Kapuskasing, la néodémocrate Carol Hugues, vice-présidente adjointe sortante de la Chambre des communes, est en bonne position pour obtenir un 5e mandat.
À moins de revirements majeurs, les libérales Marie-France Lalonde d’Orléans et Mona Fortier d’Ottawa–Vanier sont aussi en voie d’être reconduites dans leurs fonctions, de même que leur collègue Francis Drouin dans Glengarry–Prescott–Russell.
Une candidature intéressante à surveiller est celle de la francophone Arielle Kayabaga dans London-Ouest, nouvelle venue dans l’équipe Trudeau. Elle est candidate dans une circonscription à tendance libérale où la députée sortante ne se représente pas.
D’origine burundaise, Mme Kayabaga est arrivée comme réfugiée au Canada durant son enfance et est devenue en 2018 la première femme noire à être élue au conseil municipal de London.
En Atlantique
Lors des dernières élections, cinq des dix circonscriptions au Nouveau-Brunswick ont été remportées par des francophones.
Les Acadiens et députés libéraux sortants Serge Cormier dans Acadie–Bathurst, Dominic LeBlanc dans Beauséjour et René Arseneault dans Madawaska–Restigouche, de même que Ginette Petitpas Taylor dans Moncton–Riverview–Dieppe ont tous facilement été réélus en 2019 et sont encore une fois en bonne posture cette année.
La circonscription à surveiller dans cette province est celle de Miramichi–Grand Lake, où l’ancien député libéral, Pat Finnigan, ne l’avait emporté que par 370 votes devant son adversaire conservatrice, Peggy McLean, il y a deux ans.
Cette année, les deux principaux candidats sont d’anciens députés provinciaux qui viennent tout juste de remettre leur démission. La libérale Lisa Harris, une candidate bilingue, fait face au conservateur Jake Stewart, qui s’est fait remarquer dans les dernières années par sa proposition d’abolir le Commissariat aux langues officielles du Nouveau-Brunswick et par ses hyperboles sur les prétendus excès du bilinguisme.
En Nouvelle-Écosse, l’ancien directeur du Conseil scolaire acadien provincial (CSAP), le libéral Darrell Samson, sollicite un 3e mandat dans la circonscription de Sackville–Preston–Chezzetcook. Il l’a facilement emporté en 2015 et en 2019.
Enfin, une course serrée se dessine dans la circonscription de Nova-Ouest, actuellement représentée par le conservateur Chris d’Entremont, porte-parole de son parti en matière de langues officielles.
Il est encore une fois la meilleure chance du Parti conservateur d’élire un francophone à l’extérieur du Québec cette année. Pour cela, il devra devancer la libérale Alxys Chamberlain, adjointe exécutive d’un ancien ministre provincial, dans cette circonscription qui a fréquemment changé d’allégeance depuis sa création.
Au Québec
Deux circonscriptions au Québec sont aussi particulièrement intéressantes pour les francophones de l’extérieur de cette province.
La ministre sortante du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly, est candidate à sa réélection dans la circonscription montréalaise d’Ahuntsic-Cartierville. Celle qui pilote le dossier de la modernisation de la Loi sur les langues officielles devrait être réélue sans difficulté.
Dans la circonscription de Beauport–Limoilou, le conservateur Alupa Clarke, qui s’est fait remarquer par sa maitrise du dossier des langues officielles durant son unique mandat de député, tente un retour aux Communes après avoir été défait en 2019 par la candidate bloquiste Julie Vignola.