Se faire une place au soleil grâce au Festival international de la chanson de Granby

Se faire une place au soleil grâce au Festival international de la chanson de Granby

C’est en 1971, donc à peine deux ans après la création du FICG, que son grand concours est devenu pancanadien.

«La fonction première du Festival a toujours été de développer et de promouvoir la relève de la chanson francophone, et la chanson francophone elle-même. Donc la francophonie canadienne a toujours été présente, là pour en faire la promotion», souligne le directeur général de l’évènement, Jean François Lippé.

Au fil des ans, le FICG a développé des partenariats avec divers organismes franco-canadiens à travers le pays afin de recruter des artistes prometteurs, comme le Gala de la chanson de Caraquet. À minima, six des 23 demi-finalistes du Grand Concours Hydro-Québec et 13 des 24 interprètes du projet Jamais Trop Tôt (JTT) proviennent de la francophonie canadienne.

«On a eu la chance de voir des jeunes continuer d’évoluer dans la musique francophone. Certains ont participé au Grand Concours Hydro-Québec et ont une carrière qui commence à fleurir, comme Chloé Breault (NB), Matt Boudreau (NB), Céleste Lévis (ON) et Sympa César (AB)», énumère Jean François Lippé.

Ces trois derniers, qui sont d’anciens interprètes du programme JTT, seront d’ailleurs sur scène ensemble le 25 aout — lors de la finale du Grand Concours — pour présenter une chanson et parler de leur expérience. L’Albertain Sympa César sera de la demi-finale du 19 aout.

Des carrières très prometteuses

L’artiste acadienne Caroline Savoie, originaire de Moncton au Nouveau-Brunswick, affirme sans hésiter que le FICG a été l’un des tremplins lui ayant permis de lancer sa carrière.

Lauréate de la 47e édition, en 2015, elle souligne qu’il s’agissait de son premier concours au Québec: «J’avais fait l’École nationale de la chanson de Granby, donc j’avais suivi l’année d’avant les participants au FICG… Quand j’ai eu l’opportunité d’y participer, j’étais contente! C’est clair que je ne m’attendais pas à gagner, donc de gagner en plus ça a été un super bel honneur!» relate Caroline Savoie.

«Ça m’a surtout donné une sorte de confiance que je n’avais pas avant; là, j’ai vu que j’étais capable de faire ça comme métier, que ça se faisait! C’était le boost dont j’avais besoin pour continuer ma carrière», ajoute l’artiste de 26 ans.

Cette victoire lui a également valu le prix Lynda Lemay, ou prix de la Tournée Granby-Europe, également remporté cette année-là par l’artiste québécois Émile Bilodeau: «On est partis en tournée un mois et demi ensemble [en Europe] et ça a été une de mes plus belles tournées!» se rappelle l’artiste acadienne.

Depuis, Caroline Savoie contribue chaque année au FICG dans le cadre du projet JTT, où elle met en musique l’un des 24 textes écrits par des jeunes de 14 à 17 ans de partout au pays. Les chansons seront ensuite interprétées par de jeunes artistes du même âge, provenant de 10 provinces et un territoire, lors du spectacle JTT, qui aura lieu cette année le 23 aout à 19 h 30.

Héritage de la pandémie — l’édition 2020 du FICG a eu lieu entièrement en ligne —, le spectacle sera diffusé gratuitement sur les plateformes numériques du Festival.

De ce projet, Caroline Savoie apprécie que «c’est l’fun, c’est un vrai travail collectif parce que ce sont des textes de jeunes francophones de partout au Canada, puis ce sont des jeunes interprètes qui vont les chanter… Donc c’est une huge collaboration, je trouve que c’est créatif comme idée de spectacle!»

Le directeur général du Festival, Jean François Lippé, souligne pour sa part que «ce sont des jeunes en début de carrière, mais dont les carrières sont très prometteuses».

Des contacts «qui restent pour toujours»

Outre le fait de gagner ou même d’obtenir de la visibilité pour sa carrière, Caroline Savoie et Jean François Lippé s’entendent pour dire que l’aspect le plus crucial de participer au FICG, c’est d’y faire des rencontres qui peuvent ensuite suivre les artistes toute leur vie.

«On veut créer des ponts entre les communautés francophones du Canada, les impliquer dans des activités pour faire naitre des échanges […] Il y a de belles rencontres qui se font dans le cadre du Festival, des rencontres agréables et professionnelles», souligne le directeur du FICG.

«[L’auteur-compositeur-interprète acadien] Jean François Breau a fait la rencontre de Louise Forestier parce qu’elle était juge l’année de sa participation [en 1998, NDLR]. C’est probablement ce qui lui a permis de décrocher le rôle de Gringoire dans Notre-Dame-de-Paris», ajoute Jean François Lippé.

Caroline Savoie a quant à elle travaillé sur son premier album avec le directeur musical du Grand Concours de la 47e édition, Charles-Antoine Gosselin: «Pour moi, ce qui est ressorti le plus, c’est de rencontrer des musiciens et de forger de nouvelles amitiés […] Ce sont des contacts qui restent pour toujours!»

Celle qui avait affronté en finale l’artiste Les Louanges souligne également le «privilège de voir tous ces artistes émergents en début de carrière, du monde qui rafle plein de prix après et qui fait plein de spectacles! On sent qu’on voit une nouvelle génération de musique qui s’en vient». 

«Dans les dernières années, je pense qu’il y a une effervescence […] On sent un engouement de vouloir faire survivre sa culture. Beaucoup plus de créateurs sortent [de la musique] en français», observe avec enthousiasme Caroline Savoie.

Le FICG, dont la programmation complète est disponible en ligne, compte bien «faire rayonner la langue française à travers la chanson» pendant encore de nombreuses années. «Garder la flamme de créer en français, c’est super important pour la culture», conclut Jean François Lippé.

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