«Toute ma vie, je me suis intéressée aux sciences et j’ai été passionnée par les avions, mais je n’avais jamais imaginé que c’était quelque chose que je pouvais vraiment faire. Maintenant, je vois que c’est quelque chose que je peux faire. Je suis en train de repenser un peu mon futur. Peut-être que j’irai dans une école pour devenir pilote, mais je considère aussi aller en génie aérospatial», explique Émilie Perron.
Elle a eu la chance de voler avec deux pilotes en septembre. Lorsqu’ils lui ont permis de contrôler l’avion pendant quelques instants, ils ont vu un grand potentiel en elle. Les deux membres de la Canadian Owners and Pilots Association (COPA), qui remet la bourse, l’ont donc encouragée à soumettre sa candidature.
La bourse est remise à un Canadien ou une Canadienne par année : celui ou celle qui arrive à démontrer de la passion pour l’aviation, de l’initiative, de la détermination, de bons résultats scolaires et une conscience sociale la remporte.
Émilie a déjà commencé le cours théorique, un cours d’au moins 50 heures. Ensuite, elle devra faire au moins 50 heures de vol avant d’obtenir son permis – et c’est ici que les choses se compliquent.
L’école de pilotage qui était située à Sudbury a fermé ses portes pendant la pandémie. Cette école avait aussi un avion et un instructeur à North Bay. Maintenant, l’instructeur est toujours là, mais il n’y a plus d’avion. Émilie Perron n’a donc pas accès à un appareil pour compléter sa formation et les conditions de la bourse spécifient qu’elle doit l’avoir terminée d’ici un an.
L’apprentie pilote réfléchit aux possibilités. La meilleure option serait d’aller vivre chez des cousines à Barrie, mais elle hésite à quitter son école et sa ville alors qu’elle entame sa dernière année du secondaire.
«Lorsque je me donne un but, je vais tout faire pour que ça arrive. J’ai toujours aimé les défis et je ne crois pas que mon âge ou mon genre devraient limiter ce que je peux accomplir», a-t-elle écrit dans sa soumission.
Relever les défis
Émilie Perron n’en est pas à ses premières épreuves. Grande sportive, elle a essayé plusieurs sports: «Nomme-m’en un et je l’ai essayé!». Elle en a quand même deux préférés: le hockey, qu’elle pratique depuis l’âge de trois ans, et le football, auquel elle joue depuis la 7e année.
À 10 ans, elle est passée d’une ligue de hockey féminin à une ligue pour garçons. Elle est souvent la seule fille dans ses équipes de hockey et de football. «C’est certainement intimidant, mais je ne regrette pas ce que j’ai fait parce que ça m’a aidé à devenir la personne que je suis aujourd’hui.»
Elle a dû faire sa place au hockey, mais encore plus au football, où les joueuses sont plus rares. «C’est un défi non seulement physiquement, mais il y a des coaches d’autres équipes ou des parents qui ne veulent pas respecter qu’une fille puisse jouer au football. J’ai surement dû travailler deux ou trois fois plus fort juste pour prouver que j’étais assez bonne et que je méritais d’être sur le terrain. J’ai gagné le respect de la plupart des équipes maintenant», raconte-t-elle.
À sa première année de football, Émilie Perron a remporté le Prix Demi défensif de l’année.
À travers toutes ces activités, Émilie Perron a trouvé le temps de faire 480 heures de bénévolat pour différents organismes: une boutique de curling, des camps de danse, aider à entrainer des équipes de football et faire du kayak pour le programme Tutor Trout, entre autres. Elle est aussi arbitre pour des matchs de hockey mineur et de hockey sur luge.