Francopresse: Qu’est-ce qui vous a amenée à soumettre votre candidature pour la présidence de la FCFA?
Liane Roy: Je trouve qu’en ce moment, la FCFA est une organisation qui a une très bonne réputation, qui a beaucoup de notoriété et les dossiers qui sont véhiculés présentement sont très importants pour les communautés francophones et acadiennes.
Que ce soit la modernisation de la Loi sur les langues officielles, le dossier des États généraux sur le postsecondaire… Le postsecondaire a quand même compté pour une bonne partie de ma carrière et c’est quelque chose qui m’anime beaucoup. Le dossier de l’immigration francophone est de plus en plus important avec toutes les questions d’employabilité et les questions des jeunes aussi.
Il y a beaucoup de dossiers qui ont été soit amplifiés ou qui sont ressortis pendant la pandémie. Ce sont donc quelques-uns des dossiers qui font en sorte que je trouvais que c’était un bon moment de soumettre ma candidature.
Quelle sera votre priorité en tant que présidente?
C’est certain qu’on ne veut pas perdre le momentum que l’organisation a vécu sous la présidence de M. Johnson parce qu’ils ont fait un énorme travail.
Tout ce qui touche encore le dossier de la modernisation de la Loi sur les langues officielles, c’est un dossier qui a un gros impact parce qu’il y a d’autres dossiers aussi qui y sont reliés, comme le dossier des juges bilingues à la Cour suprême, il y a les questions qui ont été posées au dernier recensement… Quand les résultats vont sortir, il faudra analyser ça pour voir comment on est capables de s’en servir pour améliorer les services dans nos communautés.
Le Plan d’action [sur les langues officielles] s’en vient aussi en 2023, ça fait qu’il ne faut vraiment pas perdre de temps, en d’autres mots.
Vous avez passé une bonne partie de votre carrière dans le milieu de l’éducation postsecondaire, c’est un enjeu qui fait d’ailleurs les manchettes depuis plusieurs mois. De quelle façon la FCFA peut-elle jouer un rôle dans ce dossier étant donné que c’est de compétence provinciale?
Justement, l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) et la FCFA préparent des États généraux sur le postsecondaire. Donc ça, c’est un dossier qui est déjà dans les préparatifs et je pense qu’on peut quand même réussir à faire avancer les choses même si l’éducation est de ressort provincial.
Il y a beaucoup de travail à faire, mais il y a aussi des possibilités de ce côté-là.
Il y a la question de l’immigration, qui est un des grands dossiers de la FCFA. L’atteinte de l’objectif de 4,4% d’immigration francophone n’est pas un processus simple. Comment comptez-vous aborder ce dossier?
C’est un dossier qui est immense et très important pour les communautés francophones. On a vu dans le projet de loi C-32 de la ministre Joly l’importance qu’elle accorde à l’immigration francophone, donc je pense que c’est déjà ça de gagné. Il faut juste continuer à aller de l’avant et avoir une approche qui est très inclusive par rapport à ce dossier-là.
Au-delà de l’accueil des nouveaux arrivants, l’enjeu clé demeure la rétention dans nos communautés francophones en situation minoritaire. Il y a déjà le projet des communautés francophones accueillantes qui est en place. Quelle serait la prochaine étape?
C’est certain que l’un des grands défis dans les communautés, c’est l’employabilité. Il faut que les gens aient des emplois. Il faut que les gens puissent s’épanouir dans nos communautés francophones et acadienne partout au Canada. Je pense qu’il y a encore beaucoup d’autres choses qu’on est capable de faire.
Il y a des liens entre les dossiers des jeunes, de l’éducation postsecondaire, des étudiants internationaux… Je pense qu’il faut vraiment regarder ça de manière stratégique et développer et poursuivre la vision d’avoir des communautés qui sont très, très inclusives.
Le visage du Canada change et je pense que nos communautés francophones et acadienne changent aussi. C’est important qu’on entende et qu’on voie comment on veut développer nos communautés avec les nouveaux arrivants, et il faudra qu’on puisse le voir aussi au sein de la FCFA et de ses membres.
En terminant, vous avez remporté l’élection contre Jean Johnson, qui briguait un troisième et dernier mandat à la présidence. Il était visiblement surpris et déçu du résultat. Quelle est votre réaction?
Je pense qu’il faut remercier M. Johnson de tous les efforts qu’il a faits. C’est très difficile quand on doit changer de leadeurship, mais c’est la démocratie. C’est un peu comme ça que ça fonctionne dans les organismes.
M. Johnson a mis énormément d’efforts et je peux comprendre qu’il soit un peu déçu, mais je pense qu’il doit se féliciter pour tout le travail qu’il a fait et s’encourager parce qu’il a été très engagé. J’espère qu’il va continuer à travailler avec nous parce que c’est un homme qui a beaucoup d’expérience.
Je suis tout à fait d’accord pour poursuivre dans l’élan et la route qu’il a asphaltée, surtout pour le dossier des langues officielles.