La FCFA et le gouvernement du Québec ont fait en sorte que ce Sommet prenne un tournant historique alors que le premier ministre du Québec, François Legault, et le président de la FCFA, Jean Johnson, ont signé par écrans interposés la toute nouvelle Charte d’engagement pour le rapprochement des francophonies canadiennes.
Cette Charte est composée de divers engagements pour concrétiser le rapprochement entre le Québec et les autres francophonies du pays.
Chaque francophone du pays a été invité à signer le document, qui a été lu avec émotion par le porte-parole du Sommet, Jean-François Breau, compositeur-interprète et membre du groupe Salebarbes. Il est toujours possible de la signer en ligne.
Des idées en attente d’être concrétisées
Les deux facilitateurs des ateliers qui ont eu lieu tout au long du Sommet, Jean-Sébastien Bouchard et Marie-Jules Bergeron, ont rappelé que les 146 fiches d’idées soumises par les participants ne seront pas colligées avant quelques semaines. Ils ont néanmoins donné quelques résultats globaux qui sont ressortis ces trois derniers jours.
Les autres idées générales soulevées plusieurs fois étaient les suivantes: apprendre au Québec et aux autres francophonies du pays à mieux se connaitre à tous les niveaux, rester unis au lieu d’insister sur les différences entre les francophonies canadiennes et instaurer des structures durables d’échanges de contenus médiatiques, culturels et de services en français (immigration, santé, justice, etc.).
Au niveau de l’éducation, deux besoins sont ressortis: faire circuler les outils pédagogiques pour les enseignants au primaire et au secondaire, et des échanges étudiants et de recherches universitaires au postsecondaire.
Ayant coanimé et participé à tous les ateliers, Renée Madore, secrétaire adjointe à la francophonie, à la stratégie et à la diplomatie publique au Secrétariat du Québec aux relations canadiennes (SQRC), et Alain Dupuis, directeur général de la FCFA, ont également livré leurs premiers constats.
Selon la première, «on avait un peu peur du désengagement des gens, mais ce n’est pas du tout ce qu’on a constaté. On a eu près de 1000 inscriptions pour l’ensemble de nos activités. Ça dépasse nos attentes! Et puis pour les ateliers, on aurait pu penser que ça s’essoufflerait, mais les gens étaient motivés jusqu’à la fin».
Elle a souligné une volonté «tant pour les Québécois que pour les francophones de travailler ensemble et de mieux se connaitre».
Alain Dupuis a par ailleurs retenu la «réciprocité» du travail entre le Québec et les autres francophonies, ainsi que la volonté des participants de donner des suites concrètes à ce Sommet.
Une volonté de marquer l’Histoire canadienne
Une réciprocité que le premier ministre du Québec, François Legault, a voulu reconnaitre à son niveau: «Je suis très conscient du rôle que le gouvernement du Québec a à jouer pour protéger et promouvoir le français au Québec, mais aussi au Canada.»
Rappelant que le gouvernement du Québec est le seul gouvernement en Amérique du Nord qui représente une majorité de francophones, il a endossé la responsabilité d’un «devoir encore plus grand que n’importe quel gouvernement de protéger et promouvoir le français […] Même si on est passés de “Canadiens-Français” à “Québécois” à “nation québécoise”, on n’oublie pas les francophones du reste du Canada».
Selon le premier ministre Legault, cette responsabilité du Québec se retrouve également à l’international: «Les Américains veulent ce qu’ils appellent une “French touch”. Ils en ont une au Québec et dans certaines communautés au Canada. Ils ne sont pas obligés d’aller en France.»
«Puis les Européens, c’est certains qu’ils se sentent un peu plus chez eux au Québec qu’aux États-Unis puisqu’on parle la même langue! [Nous sommes] ce pont-là […] Il faut que le Québec et les francophones du Canada soient un peu le port d’entrée des Français en Amérique du Nord, mais on va demander la même chose aux Français de l’autre côté; qu’ils nous aident à mieux transiger avec les différents pays européens», a ajouté François Legault.
Sur la tournure que devrait prendre le rapprochement entre le Québec et les francophonies du pays, Alain Dupuis a rappelé le désir de la FCFA de «faire l’Histoire» et qu’il y ait un «avant» et un «après» Sommet.
Il a aussi parlé d’un «destin commun», appuyant à plusieurs reprises sur le côté historique de l’évènement : «[Le Sommet] va changer la façon de planifier notre travail. La FCFA s’engage à créer de nouveaux espaces de dialogue pour la société civile […] On veut être une courroie de partenariat entre les groupes», a-t-il assuré.
Renée Madore a souhaité de son côté «que ça se maintienne. Par le passé, on a fait des sommets, des colloques… Souvent, ça s’essouffle un peu avec le temps. Mon plus grand souhait soit que ce sommet-ci soit le début d’une longue conversation avec les francophonies canadiennes».