Il faut la couenne dure pour ce 2e printemps

Il faut la couenne dure pour ce 2e printemps

 «Il faut être créatif et positif, admet Lyne Portelance, propriétaire avec son conjoint Christian depuis 16 ans de la Cabane à sucre Charlebois à Brownsburg-Chatham. Nous offrons des boites de repas congelés et froids comme l’an dernier lorsqu’on nous a fermé le 15 mars.  Cette année, on a aussi ajouté une boite gourmande élaborée et une boite chaude à consommer rapidement.»  Ils ont transformé la salle à manger en une plus grande boutique et en entrepôt pour conserver les stocks et les boites. «On est prêt à tous changements et on garde espoir», répond-t-elle à l’éventualité d’un changement de zone et d’une possible ouverture.

Le couple maraicher est aidé par leurs deux filles Amélia et Rosalie, les deux ayant passé par les bancs d’école du Cégep Sainte-Thérèse en Gestion d’entreprise agricole. L’équipe travaille à 7 plutôt qu’à 25, donc tout le monde met les bouchées doubles. « On est encore étourdi par l’été.  On a eu un bel été, mais pour nous, avec le manque d’eau, la sècheresse et le manque de main d’œuvre, nous allons en souffrir pendant longtemps.  Pour le renouvèlement des fraises, c’est 2 ans, les bleuets 3 ans.  On ne lâche pas, chaque jour est un nouveau défi.»

Même son de cloche du côté de La p’tite cabane d’la côte du propriétaire lachutois Simon Bernard, qui lui fait partie d’un regroupement de 70 cabanes, Ma cabane à la maison, instaurée par la copropriétaire du Chalet des érables et plusieurs partenaires, dont Métro, les saucisses Lafleur et le gouvernement du Québec.

«Pour optimiser l’expérience client et leur permettre de sortir de chez eux et vivre l’expérience cabane, nous offrons des activités sur le site comme des tours de chevaux, des promenades en raquette ou à pied dans l’érablière, des glissades et la visite de la miniferme à tous ceux qui nous commandent des boites en ligne, indique sa nièce Anaïs Bernard, responsable du marketing et des communications.  Les gens doivent participer aux activités en bulle familiale (maximum 8 à l’extérieur) et apporter leurs accessoires (traineaux, raquette, hockey).  La seule différence, c’est que tu repars avec ta bouffe !»  De plus, les clients qui terminent leur journée avec un repas à la maison profitent d’un spectacle virtuel gratuit produit par la maison de production de Daniel Boucher.  Yves Lambert de la Bottine souriante, Guylaine Tremblay et les 2Frères, entre autres, y participent.

La cabane à sucre du Coteau, située dans le village pittoresque de Saint-André d’Argenteuil, poursuivent dans la même lignée avec des repas pour emporter participant eux aussi au regroupement des cabanes.  Johanne Bertrand, qui représente une 3e génération bien connue dans le domaine acéricole, et Stéphane Boucher ont quant à eux un défi majeur à relever alors qu’ils ne pouvaient compter sur les revenus de la partie acéricole.  «On est un peu démoralisé, c’est l’économie de toute une année qui est perdue, déplore Mme Bertrand, qui a vu ses mariages 2020 et maintenant tranquillement ceux de 2021 s’annuler, tout comme le soulignait M. Bernard de La p’tite cabane d’la côte.  On essaie de garder espoir, mais pour nous le mal est fait.  Une réception, ça se prépare.»  

Cet automne, le couple avait pu relancer ses brunchs du dimanche matin, mais la fermeture en décembre leur a donné un dur coup.  C’est ainsi qu’avec leur fils Jérémy, ils ont fait des ajustements et louer des terres pour fabriquer leur propre sirop d’érable.  Ils ont construit une cabane à bouillir à l’ancienne et comptent faire aussi des sous-produits de l’érable pour cette saison, en plus d’ajouter tranquillement à leur offre de service des repas préparés pour la semaine.  « La demande est forte, on y pense pour après la saison des sucres.  Mais nous ce qu’on aime faire et ce qu’on fait le mieux, c’est recevoir !»

En attendant, les trois endroits et plusieurs autres peuvent vous recevoir dans leur boutique.  Consultez leur site Internet pour commander ou connaitre les heures d’ouverture.  Plus que jamais, les entrepreneurs d’ici ont besoin du soutien de la population.

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