«On prend acte qu’il y a un déclin du français au Québec et ailleurs au pays […] on doit avoir une réforme qui est ambitieuse. C’est pour ça qu’on arrive aujourd’hui avec un document de réforme qui établit qu’il doit y avoir une égalité réelle entre nos deux langues officielles, le français et l’anglais, pour en faire plus pour soutenir le français», explique Mélanie Joly au sujet du document de réforme des langues officielles.
La ministre des Langues officielles ajoute que le document propose de reconnaitre les institutions des communautés linguistiques minoritaires dans une Loi sur les langues officielles modernisée, ce qui serait un changement majeur.
«Le gouvernement fédéral doit reconnaitre que les institutions sont au cœur de la vitalité des communautés linguistiques. Donc, pour protéger les communautés il faut protéger les institutions parce qu’on ne peut pas penser qu’une communauté est forte si ses institutions sont en péril», soutient Mélanie Joly.
Jean Johnson, le président de la Fédération des communautés francophones et acadiennes (FCFA) se dit «très satisfait» des orientations que présente Mme Joly dans le document de réforme des langues officielles qui sont au cœur des demandes de la FCFA.
Alexandre Boulerice, chef adjoint et porte-parole du NPD pour les langues officielles, est plus circonspect. «On ne peut pas être contre la vertu, il y a de grandes orientations qui semblent sympathiques. Il faudra voir. Souvent, comme on dit, le diable est dans les détails.»
«De belles paroles, c’est toujours beau, personne n’est contre la vertu. Mais après ça il faut que ça se retrouve dans un projet de Loi, et que ça passe au parlement, le test des comités, le test des parlementaires, le test des juristes. Donc pour moi, ça ne reste que de la poudre aux yeux», renchérit Alain Rayes, porte-parole du Parti conservateur (PCC) sur les langues officielles.
Pour Alexandre Boulerice, «il y a beaucoup de choses qu’on demandait depuis longtemps au NPD comme les juges bilingues à la Cour suprême… Encore là, comment est-ce qu’on va y parvenir, est-ce qu’on va changer le processus de nomination? On a des doutes pour l’instant».
Du côté des conservateurs, Alain Rayes, trouve que le document est plutôt léger sur les détails : «La ministre parle des classes d’immersion [française], elle parle de faire diminuer les listes d’attente. Mais elle ne parle pas d’enveloppes budgétaires supplémentaires ; et elle ne parle nulle part, des écoles francophones primaires et secondaires, qui sont en difficultés financières.»