L’Histoire et la communication : c’est le chemin emprunté par Germaine Dimanche, qui a commencé par «prendre le temps d’analyser avec mes enfants ce qui s’était passé, lors de la mort de Georges Floyd. Au départ, moi-même je n’ai pas compris.»
La fille de 15 ans et le fils de 13 ans de cette infirmière noire basée à Ottawa ont constaté la brutalité, l’injustice et le racisme de cet évènement. Ce sont les trois mots qu’ils ont retenus, à l’instar du mouvement Black Lives Matter.
Leur mère nuance : «Le côté négatif que je vois dans ce mouvement, ce sont les violences qui ont pu en découler dans certaines villes. Je crois que rien ne se peut se régler par la violence, mais plus par un changement d’orientation des institutions, des écoles. Dans ces univers, les jeunes noirs ne sont pas traités de la même manière que les jeunes blancs. C’est du racisme systémique, que je retrouve moi-même au sein de mon travail.»
Elle ajoute : «J’ai cru comprendre que monsieur Floyd avait utilisé un faux billet. Ce n’est pas un bon comportement. Mais ce n’est pas une raison de tuer quelqu’un de cette manière, aussi atrocement.»
C’est pour cette raison précise que Germaine Dimanche répète à ses enfants de toujours avoir le meilleur comportement et les meilleures fréquentations possibles ; pour éviter de se retrouver dans des situations où ils pourraient être maltraités, par la police ou les autres.
Un discours qu’elle ne pense pas que les parents blancs tiennent avec leurs enfants. «Bien sûr, tous les parents conseillent cela à leurs enfants. Mais les parents blancs ne le font pas dans la même perspective que nous», croit-elle.