Rien ne prédisposait Manon Villeneuve à la carrière qui l’attendait lors de sa jeunesse. Native de Lachute, Mme Villeneuve a toujours habité dans la région. Elle a constamment eu le bienêtre des enfants à cœur. C’est sans aucun doute ce qui a été sa source de motivation lorsqu’elle a décidé de participer dans les activités décisionnelles de l’école, puis de la commission scolaire de ses enfants.
«Ma priorité a toujours été les enfants. C’est important pour moi que les enfants aient tout ce dont ils ont besoin, que ce soit la sécurité, la nourriture, la santé ou le soutien adéquat», explique Mme Villeneuve. Sa première source d’inspiration dans cette direction a été sa sœur. Cette dernière donnait beaucoup de son temps pour le bénévolat. Lorsque l’opportunité s’est présentée, Mme Villeneuve a alors pris l’initiative de participer.
«Quand ma fille ainée, Karine, a commencé l’école, j’ai commencé à m’impliquer naturellement, raconte Mme Villeneuve. J’ai décidé de m’assoir à la table des commissaires en tant que parent d’enfant. C’est comme ça que ça a débuté.» Manon Villeneuve a premièrement été commissaire-parent en 1987, représentant des écoles primaires. Lorsque son fils a obtenu son diplôme de l’école secondaire en 2000, elle s’est présentée comme commissaire à la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord et a été élue. La commissaire scolaire reviendra un an plus tard travailler dans Argenteuil. Elle y sera toujours élue sans opposition.
Au cours de ses 32 années de carrière en tant que commissaire scolaire, plusieurs moments ont été marquants, voire émouvants. «Les moments les plus tragiques ont été lorsqu’il y a eu des décès d’enfants. Il a fallu en ces temps-là faire le point avec les enseignants et les directeurs. Ce sont des épreuves extrêmement difficiles à surmonter», se rappelle Mme Villeneuve.
Un dossier qui a nécessité beaucoup de son énergie a été celui de la fusion de l’école Mgr-Lacourse avec la Polyvalente Lavigne en 2006, un dossier qui a nécessité plusieurs années et un grand nombre de conversations téléphoniques avec des parents inquiets. Mme Villeneuve retient également le souvenir du violent incendie de la Polyvalente Lavigne en 2011, un évènement qui a bousculé le quotidien scolaire de plus de 2000 élèves.
Manon Villeneuve s’est impliquée dans un grand nombre d’organismes au fil des ans, toujours avec le but de soutenir la jeunesse dans la région. Elle fait partie du conseil d’administration du Centre de pédiatrie sociale en communauté d’Argenteuil. Mme Villeneuve siège aussi au conseil d’administration d’un autre organisme qui lui tient à cœur: celui de la Maison des jeunes de Lachute. Elle a également siégé au conseil d’administration des HLM de Lachute, maintenant géré au niveau régional. On la retrouve, en plus, au conseil d’établissement de la polyvalente Lavigne.
«J’ai toujours eu le gout de m’impliquer dans ma communauté, explique Mme Villeneuve. Il y a toujours des dossiers à régler.» La commissaire scolaire cite que pour elle, les enjeux actuels les plus importants sont de permettre aux étudiants de rattraper à l’école et de les garder à l’école.
«Il faut les nourrir et leur donner le gout d’aller à l’école», soutient-elle. Elle remarque que si le dossier d’un établissement postsecondaire dans Argenteuil ne semble plus être une priorité dans l’immédiat, il demeure encore sur la table. Sa dernière réalisation est l’instauration d’une école alternative dans Argenteuil, celle de Saint-Julien, à Lachute. Un dossier ayant nécessité une bonne défense et l’implication soutenue de plusieurs parents.
En rétrospective, Mme Villeneuve affirme que ce qu’elle appréciait le plus dans sa carrière, c’était de rappeler des parents pour leur dire qu’un dossier était enfin réglé. C’est lors de ces échanges qu’elle a ressenti l’utilité de ses efforts. « J’ai toujours aimé régler le problème, diriger les parents et les étudiants vers la bonne ressource et m’assurer que le tout soit résolu», explique Mme Villeneuve.
Mme Villeneuve accompagne maintenant son petit-fils de neuf ans à l’école Saint-Julien. Elle espère le meilleur pour lui et les enfants autour de lui. «Il faut qu’on leur ouvre la porte. Lorsque mon petit-fils m’est arrivé en pleurant parce qu’il voyait les portes fermées de tous les magasins, je le comprenais. Il faut que les jeunes aient de l’espoir», soutient-elle. Pour Manon Villeneuve, le meilleur conseil est de bien travailler sans trop se prendre au sérieux.
«On est tous avec chacun ses forces et ses faiblesses, explique-t-elle. Ma force, c’est vraiment d’aider et de soutenir. J’espère que ça porte fruit tout au long des années.»