Après avoir proposé à Québec de faire un parc national de ces terrains excédentaires de la société d’État, géré par la SÉPAQ, la réponse s’est avérée négative. La MRC d’Argenteuil suit donc une proposition avancée par Gail Sullivan, directrice régionale Outaouais-Laurentides du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) pour explorer la possibilité de faire un parc régional de cet endroit. Le terrain comprend 492 hectares à Grenville-sur-la-Rouge et 205 hectares à Harrington situés de part et d’autre de la rivière Rouge.
«Le projet est encore à un stade embryonnaire, a expliqué Éric Pelletier, directeur général adjoint de la MRC d’Argenteuil. Les besoins spécifiques au niveau du récréotourisme dans ce secteur d’Argenteuil seront pris en compte. Toutes les options quant à l’offre de services d’hébergement ou de camping, ou d’activités de plein air comme le rafting ou le ski de fond, seront envisagées.»
Le terrain en question est d’une haute valeur écologique. Il côtoie d’ailleurs la Réserve écologique de la Rivière-Rouge, un territoire d’un peu plus de trois kilomètres carrés protégeant des forêts matures et des milieux humides typiques des Laurentides. La réserve écologique ne peut être visitée que par des chercheurs ayant reçu au préalable la permission d’y pénétrer.
Les 697 hectares envisagés comme possible lieu pour un futur parc régional comprennent de vieilles forêts de tilleul et de chêne rouge vieilles de près d’un siècle. Ce secteur de la rivière Rouge comprend des lieux de fraie de diverses espèces de poisson. La forêt environnante comprend également une haute teneur en espèces florales en péril. Le lieu a notamment été le site de fouilles archéologiques ayant permis de trouver des artéfacts témoignant du passage de populations faisant partie des Premières Nations.
La situation actuelle voit un intérêt marqué du public pour les parcs et grands espaces. La Société d’établissement de plein air du Québec (SÉPAQ) a noté, dans un communiqué émis 5 janvier 2021, «une hausse de 14 % de l’achalandage estival des parcs nationaux, ce qui a eu des répercussions favorables sur l’activité économique dans les régions».
Le Québec comprend 175 parcs régionaux sur son territoire. Ceux-ci sont sous la juridiction des MRC.