Jean Johnson, président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), observe que ces communautés sont très peu représentées dans la programmation de Radio-Canada : «Tout est vraiment montréalocentriste et on ne se reconnait pas dans la programmation et dans la couverture de nouvelles de Radio-Canada. C’est très rare qu’on va parler de nous», déplore-t-il.
De son côté, Carol Jolin, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), reconnait le grand mérite des stations régionales de Radio-Canada, mais reproche que la couverture de Radio-Canada soit «beaucoup trop centrée sur le Québec, et plus spécifiquement Montréal».
«On aimerait qu’on parle de nous plus souvent, et pas uniquement quand c’est le temps de dépeindre le Canada comme un pays hostile aux francophones», ajoute Carol Jolin.
Un enjeu qui n’est pas nouveau pour Richard J. Paradis, chargé de cours au Département de communications de l’Université de Montréal et président de la firme de consultants Groupe CIC : «Même si on en parle à chaque renouvèlement de licence, Radio-Canada a beaucoup de difficulté à refléter la réalité francophone à l’extérieur du Québec. Et effectivement, presque toute la programmation est orientée vers le marché de Montréal.»
Par ailleurs, le professeur à la Faculté des sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) Aimé-Jules Bizimana souligne que d’autres minorités se voient peu représentées sur les ondes de la société d’État : «Je comprends l’aspect “on ne se voit pas” de la diversité de manière générale, qui est une question que Radio-Canada et la CBC doivent attaquer. La représentativité n’est pas [un problème] que pour les francophones. Il y a la représentativité des Autochtones ou des communautés ethnoculturelles, sexuelles et autres.»