À cause des changements climatiques, tous les gouvernements cherchent une économie qui croît, mais dans le respect de l’environnement, selon Ryan Katz-Rosene, professeur de sciences politiques à l’Université d’Ottawa.
Certains chercheurs et groupes environnementaux émettent toutefois des doutes face à cette possibilité et proposent plutôt un nouveau modèle économique qui ne soit pas basé sur la croissance économique, ajoute Ryan Katz-Rosene.
Le professeur Matthew Patterson, de l’École d’études politiques de l’Université de Manchester, explique la difficulté de lutter contre les changements climatiques tout poursuivant la croissance économique :
«Dans les pays riches comme le Canada et le Royaume-Uni, on doit réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5 à 7 % par an, jusqu’à ce qu’on atteigne 0. Si on a un taux de croissance de 2 %, et une cible de réduction de GES de 5 %, ça veut dire qu’on doit réduire les GES de 7 %, relatif au PIB.»
Jusqu’à présent, ajoute le professeur Patterson, ces pays atteignent des réductions de GES moyennes de 1 % relativement au produit intérieur brut (PIB). Cela signifie que les pays développés devront réduire leurs émissions de GES à un rythme sans précédent – et ce, même si la croissance économique n’était pas au rendez-vous.
Pour Ryan Katz-Rosene, «il y a deux possibilités : l’une est que l’on trouve des façons d’avoir de la croissance verte. On n’a jamais vu ça dans un contexte global. Et c’est ça le problème ; il n’y a pas un exemple concret que c’est possible.»
«L’autre possibilité, c’est de trouver un équilibre entre le bienêtre et le PIB, et l’emploi particulièrement. Parce que si on peut trouver une façon de continuer à avoir une bonne vie sans voir notre empreinte carbone augmenter», éviter la catastrophe climatique est peut-être possible, explique le professeur.