Du 23 au 29 août, les contrôleurs routiers de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), de concert avec les autres agences similaires partout en Amérique du Nord, ont établi des points de contrôle sur l’ensemble du réseau routier québécois. L’agence gouvernementale a multiplié les interceptions aléatoires avec un objectif précis : vérifier l’état des freins des poids lourds. «On le fait toute l’année, a indiqué Marie-Josée Michaud, de Contrôle routier Québec, mais cette semaine, on met l’accent là-dessus.»
L’opération, coordonnée par la Commercial Vehicle Safety Alliance (CVSA), dans le cadre de la Semaine de la sécurité des freins, est particulièrement importante, car 14% des accidents impliquant des véhicules lourds sont attribuables à des défectuosités mécaniques, et la moitié de ces défectuosités sont liées aux systèmes de freinage.
Bien entendu, le premier objectif est d’assurer la sécurité de la population sur les routes, mais ce n’est pas tout. «Ça nous permet de dresser un portrait de global du parc de véhicules lourds dans la province.» Les véhicules lourds représentent 4% du parc automobile québécois.
Si les freins sont un des éléments de sécurité critiques dans tout véhicule, ils le sont d’autant plus pour un poids lourd. Ainsi, alors qu’en moyenne, la distance d’arrêt d’une automobile roulant à 100 km/h est de 65 mètres, si l’on tient compte du temps de réaction, elle est de 153 mètres pour un poids lourd pleinement chargé, mais sans surcharge.
L’entretien mécanique d’un véhicule lourd est d’autant plus important que la négligence peut être très coûteuse. Ainsi, selon la sévérité et l’attribution d’un problème mécanique, le conducteur, l’exploitant ou le propriétaire du véhicule peuvent encourir des peines allant de 90 $ à 2100 $, et peuvent mener à des accusations criminelles dans les cas les plus graves.
Si des défectuosités majeures sont découvertes, le camion sera retiré de la route, ce qui encore une fois peut entraîner de lourdes pertes en revenus. Plus encore, les entreprises de transport sont soumises à un système de points d’inaptitude similaire à celui que connaissent les particuliers.
Les camionneurs doivent également respecter des limites dans leur horaire. Il est interdit pour un camionneur de conduire son camion plus de 13 heures par jour, et il ne peut accumuler plus de 14 heures de travail quotidien.