«C’est vraiment un recueil de mes souvenirs d’enfance, et ça se poursuit jusque dans les années 2010», a expliqué l’auteur, Léonard Lafleur, qui est né à Lachute en 1946, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Son premier livre, Foundry Street : A Place In Time mêle la nouvelle aux mémoires, peignant avec authenticité et humour la vie à Lachute dans les années 1950 et 1960.
Ainsi, Foundry Street se compose d’histoires très courtes d’en moyenne une à trois pages, et dépassant rarement. L’ouvrage de 234 pages regroupe quelque 73 récits et plusieurs photos de famille datant de l’après-guerre. «Ça semble être une formule que les gens aiment, a fait valoir Léonard Lafleur, parce qu’ils peuvent lire une histoire et laisser le livre de côté, revenir.»
L’idée ou l’impulsion de consigner ses souvenirs par écrit lui est venue après le décès de sa mère, en 1988. L’éventail de récits a donc été pondu sur une longue période. Et la forme du livre permet de réunir ces bribes variées sans trop heurter la cohésion. De plus, la très grande majorité des récits se situent à la même époque.
Les bribes sont regroupées sous divers thèmes comme la famille, qui est au cœur de toute l’oeuvre, la maison, les personnages légendaires et le golf. «J’ai été cadet [caddie] pour Maurice Richard au club de golf Lachute!», a raconté l’auteur en souriant, rappelant que dans les années 1960, le club de golf Lachute était très prisé des Montréalais.
Un des points importants qu’il soulève, et ce dès les premières pages de Foundry Street, est la coexistence pacifique, voire harmonieuse, entre les enfants francophones et anglophones de Lachute qu’il a vécue en grandissant. «Lachute, c’était une petite ville où les enfants ne voyaient pas et ne sentaient pas ces choses-là, a-t-il raconté. Les enfants anglophones et francophones jouaient dans la rue ensemble. Ça commençait à changer à l’adolescence.»

À travers ses récits, qui relèvent parfois de l’anecdote, et souvent de l’observation sociologique d’une époque charnière de l’histoire de Lachute, d’Argenteuil et du Québec, Léonard Lafleur fait plus que divertir ou entretenir la fibre nostalgique des préboomers et boomers. Au lieu d’être un simple recueil des souvenirs d’un homme, Foundry Street représente une riche mosaïque historique, un précieux document qui permet de comprendre et de ressentir un moment de notre histoire collective.
D’ailleurs, Léonard Lafleur est féru d’histoire, et cette connaissance encyclopédique de l’évolution du Québec – entre autres – lui confère une certaine aura d’autorité lorsqu’il met en contexte ce qu’il relate.
Ceux et celles qui ont grandi à cette époque reconnaitront certainement quelques-uns des personnages colorés qui peuplent les pages du livre. « Ils avaient des noms comme Ferdinand Pouce-Pouce, Pétaque, Ti-Gaz ou Two-Ton. «Je reçois des appels et je vois des gens qui viennent me dire après avoir acheté le livre et me disent “Ah! Je me souviens de telle chose!”»
Pourquoi Foundry Street ?
La rue Foundry a été ouverte en 1888 pour accéder à la fonderie qui appartenait au grand-père de Léonard Lafleur, Odilon Bilodeau-Lafleur, qui y a construit la maison familiale, au coin de l’avenue Bethany. C’est là aussi où le père de Léonard, Jules Lafleur – a grandi et est devenu un médecin très apprécié de la communauté. Celui qui était affectueusement surnommé «le Doc Lafleur» a par ailleurs été brièvement maire de Lachute. Cette rue a donc été l’extension de la cour de Léonard Lafleur et de ses neuf frères et sœurs. La rue Foundry a été rebaptisée Lafleur en l’honneur de son père, après son décès en 1961.
Le livre est en vente directement avec l’auteur à lclafleur@gmail.com, mais également chez PEP Prêt-à-Porter, au 484, rue Principale, à Lachute, et sur lulu.com, une plateforme d’autopublication et d’impression sur mesure.
