Du 14 aout au 20 septembre, la Galerie Route des Arts, à Lachute, reçoit les expositions Trame laurentienne de la Marie-Josée Lebel et Dialogues laurentiens : un échange entre gravure et poésie, un regroupement de 22 artistes – 11 poètes jumelés à 11 graveurs de l’Atelier de l’île, à Val-David, dans les Laurentides.
La gravure sera donc le support de choix sur les murs de l’unique galerie d’art permanente d’Argenteuil. Toutefois, bien qu’elles partagent la même épithète, et le fait que Marie-Josée Lebel soit la présidente de l’Atelier de l’île, les deux expositions sont bel et bien distinctes.
Dialogues et soliloques
L’exposition collective Dialogues laurentiens : un échange entre gravure et poésie est le fruit d’une démarche qui, sans être totalement originale, a permis de catalyser la créativité des artistes y participant. Le processus s’est décliné en trois étapes : tout d’abord, les artistes ont créé individuellement une œuvre.
Dans un deuxième temps, chaque graveur et graveuse a reçu un poème non identifié duquel il ou a elle a dû s’inspirer pour créer une gravure. Dans l’autre sens, les poètes ont dû également s’inspirer d’une gravure non identifiée pour en tirer un poème. Finalement, on a levé l’anonymat des graveurs et poètes jumelés, qui ont collaboré à la création d’une œuvre conjointe combinant poésie et gravure.
«La poésie connait un regain d’intérêt, et la Galerie est très heureuse de pouvoir présenter une exposition collective qui allie lyrisme et arts graphiques », explique Lise-Anne Bernatchez, chargée de projet à la Galerie Route des Arts. « C’est un privilège pour nous de recevoir une exposition aussi importante pour la région. En juxtaposant cet effort collectif colossal à Trame laurentienne de Marie-Josée Lebel, on a réussi, je crois, un grand coup.»
Il s’agit d’une seconde naissance pour l’exposition, qui devait avoir d’abord lieu à Mont-Tremblant, et qui a dû être annulée en raison du confinement.
Les graveurs sont Michèle Campeau, Louise Bloom, Marie-Claude Arnaud, Normand Ménard, Clémence Gagné, Jessica Thibault, Marcel Achard, Odette Pinard, Lise Julien, Marylise Goulet et Ginette Piché. Ceux-ci font bon emploi d’un grand nombre de techniques et traitements, ce qui offre une variété vitale à une collection aussi ample.
Quant aux poètes, il s’agit de José Acquelin, Franz Benjamin, Patrick Dubé, Thierno Souleymane Barry, Rodney Saint-Éloi, Carole Forget, Jérôme Lafond, Noémi Thébalt, Annab, Gilles Matte et Louis-Philippe Hébert.
Un luxueux coffret de tissus regroupant gravures et textes sur papier Arches, et tiré à huit exemplaires (dont un acquis par la Bibliothèque nationale du Québec), a été assemblé et sera disponible sur demande. Toutefois, un recueil complet, mais plus abordable sera également en vente à la boutique de la Galerie Route des Arts ainsi qu’à l’Atelier de l’Île.
Enfin, une lecture de certains de ces poèmes aura lieu lors d’une soirée de réseautage le 27 aout, de 16h à 17h.

Fil narratif
L’exposition Trame laurentienne, de Marie-Josée Lebel, qui préfère le féminin graveure à la forme attestée graveuse, est en soi un parcours et un voyage dans les Laurentides, à travers de réflexions sur le territoire. Le parcours dans celui-ci, son exploitation et la rupture. «J’ai commencé à travailler sur cette idée du territoire qui est occupé, qui est apprécié, mais aussi qui est altéré.»
Le travail de Marie-Josée Lebel participe d’une démarche singulière et exhaustive, qui s’amorce avec l’exploration du territoire, qu’elle saisit en photos. Celles-ci sont ensuite traitées à l’aide de divers logiciels, menant à des images qui serviront de modèle pour les gravures de l’artiste, souvent très contrastées.
Marie-Josée Lebel fait appel elle aussi à diverses techniques de gravure, comme la linogravure, le bois gravé et le mokulito, une technique japonaise qui s’apparente à la lithographie, mais qui emploie le bois plutôt que la pierre matière première.
La Galerie Route des Arts est située au 76, rue Clyde, au centre-ville de Lachute, et est ouverte du mercredi au dimanche, de 11h à 17h.
L’Atelier de l’Île est pour sa part à Val-David, au 1289, rue Jean-Baptiste-Dufresne.
