«J’ai constaté que, sans bénévoles, les organismes communautaires ne peuvent pas fonctionner. J’ai beaucoup appris sur les ressources disponibles et manquantes en santé mentale, a expliqué Mme Dorschner après avoir terminé son engagement au sein de l’ACSM du Champlain Est. J’en ai aussi beaucoup appris sur la portée des problèmes de santé mentale. Nous n’en sommes pas toujours conscients. On ne le voit pas nécessairement, mais ça touche tout le monde et le soutien est important.
Ce n’est pas par choix que Mme Dorschner ne s’implique plus au sein de l’ACSM, mais bien parce qu’elle a complété la période maximale de huit ans durant laquelle une personne peut y effectuer du bénévolat. Au cours de cette période, elle y a occupé divers rôles, dont celui de présidente intérimaire. «Ce fut une belle expérience qui m’a permis de rencontrer des gens formidables», a-t-elle fait valoir.
Bien que la fin de son mandat auprès de l’ACSM lui fasse un pincement au cœur, elle aura d’autres occasions de consacrer du temps au bienêtre d’autrui. En effet, Mme Dorschner poursuit son engagement à l’International Society for Quality in Health Care (ISQua), une organisation au sein de laquelle elle oeuvre depuis 2008 et qui offre des évaluations et des conseils liés à l’accréditation des services de santé.
De plus, elle continuera de siéger à différents conseils d’administration, dont celui du Leadership féminin de Prescott-Russell. Celle qui s’implique également en ce moment au sein de la paroisse Sainte-Euphémie en tant que présidente du comité COVID (un comité qui veille au déroulement sécuritaire des messes et funérailles), a aussi siégé aux conseils d’administration de l’École secondaire catholique de Casselman et du pavillon Sainte-Euphémie de l’École élémentaire catholique de Casselman dans les années 1990 et 2000.
Par ailleurs, elle a aussi consacré de son temps au Regroupement d’intervenants francophones en santé et en services sociaux de l’Ontario (RIFSSSO) pendant les années 1990 et au tournant des années 2000. Ce regroupement avait été créé après l’instauration de la Loi sur les services en français, afin de s’assurer que des services en français étaient bel et bien offerts au sein de communautés partiellement francophones.
«À ce moment-là, les communautés francophones en Ontario vivaient des moments difficiles, notamment avec la fermeture (annoncée) de l’Hôpital Montfort ici. C’était important pour les francophones de se regrouper et de se faire valoir, d’aider les francophones à sentir qu’il y avait des ressources pour eux.»
La motivation de Mme Dorschner de s’impliquer au sein de tels groupes vient d’une part de sa croyance que les organismes communautaires à but non lucratif représentent un type d’organisation qui peuvent faire une différence positive et significative pour la communauté. Par ailleurs, son père a été pour elle une grande source d’inspiration.
«Mon père s’impliquait beaucoup de façon bénévole, notamment pour la cause francophone et pour défendre les droits des femmes. Je pense que c’est ce qui m’a emmené à la base vers le bénévolat, car je voyais qu’il rencontrait plein de gens, qu’il voyageait, qu’il apprenait constamment, et qu’il prenait plaisir à faire tout cela.»
Une carrière bien remplie
Outre ses multiples heures de bénévolat, Mme Dorschner a été infirmière de profession, avant de devenir gestionnaire dans le domaine de la santé. Cette carrière lui a permis notamment de diriger un programme de prévention du VIH de 1994 à 2001, avant d’agir comme employé d’agréments Canada de 2001 à 2007 et d’y occuper un poste de direction pendant une dizaine d’années.
Depuis 2018, elle oeuvre auprès d’Ottawa Health Services Network Inc. (OHSNI), où elle occupe le rôle de directrice générale. Elle se plait bien au sein de cette organisation, qui œuvre pour soutenir les résidents du Nunavut et organiser leurs séjours lorsqu’ils doivent se rendre à Ottawa pour obtenir des services de santé nécessaires et inaccessibles sur leur territoire.
Elle en convient, jongler cette carrière avec ses divers engagements bénévoles et son rôle de mère de famille comporte certains défis. «Il faut être organisée, mais aussi savoir imposer certaines limites en établissant certaines heures de disponibilité, par exemple. Ça ne peut pas toujours être respecté et dans certaines périodes critiques, il est possible de devoir mettre plus d’heures qu’on aurait voulues. Mais la clé c’est de faire partie d’organisations avec une bonne structure, et qui contribuent à faire en sorte que notre horaire est généralement bien planifié et équilibré.»
Elle refuse néanmoins de prendre le crédit pour avoir réussi à jongler ses trois grandes sphères de sa vie. « Personnellement, je n’ai pas trouvé ça particulièrement difficile en dehors de certaines périodes qui demandaient beaucoup d’heures de travail supplémentaires, mais ça prend un conjoint qui t’appuie et une famille qui comprend que le bénévolat et la carrière font partie de la personne que tu es.»