Longtemps l’égérie de la Fromagerie Saint-Albert, la vache Albertine est bien connue dans la région. La compagnie franco-ontarienne a même fait un concours en 2016 sur sa page Facebook afin de trouver une famille adoptive pour «notre Albertine chérie». Elle se trouvait alors sur le toit de la boutique Cheddar EtCetera à Orléans, qui a malheureusement dû fermer ses portes.
C’est finalement la Ferme d’éducation et de recherche du Campus d’Alfred (FERCA) qui en a hérité. Le journal Agricom en avait parlé en juin 2016, citant sur Facebook le directeur général de la FERCA, Simon Durand, qui se réjouissait de l’arrivée d’Albertine à Alfred. «Elle est une grande addition à notre troupeau. Nous lui trouverons un beau coin confortable et bien en vue pour qu’elle puisse être notre mascotte et une grande ambassadrice de la formation en agriculture en français.»
La clé des champs
Puis récemment, un bon matin, sur un chemin menant à la FERCA, on a retrouvé Albertine couchée sur le côté. Une fugue? Un coup de vent? Un confinement qui était rendu insupportable pour la bête? La belle laitière garde précieusement son secret sur ce déplacement.
Elle a commencé à faire parler d’elle fin mai, début juin, jusque dans les instances municipales. Plus d’une trentaine de commentaires ont surgi au sein du groupe Facebook Parlons politiques Alfred-Plantagenet. «Elle mérite un meilleur traitement!» pouvait-on notamment lire. Une citoyenne, suggérant au passage qu’il faudrait peut-être appeler Infoman, a interpelé le maire du canton, Stéphane Sarrazin, qui n’a toutefois pas réagi.
Une résidante de la région, Véro Séguin, y est allée d’un véritable cri du cœur. «Albertine est un emblème pour la communauté franco-ontarienne de l’Est ontarien! C’est important!»
Questions existentielles
La porte-parole de la municipalité, Geneviève Souligny, a affirmé qu’Albertine vient tout juste d’emménager sur le terrain de l’Union des cultivateurs franco-ontariens (UCFO) à Alfred. L’agente de développement de l’UCFO, Janie Renée Myner, a tenu à rassurer la population : Albertine se porte bien. L’UCFO s’est portée à son secours.
«Comme en temps de pandémie, les bétonneuses ne fonctionnent pas, on ne pouvait pas la mettre sur un socle. Mais maintenant, elle est à l’abri du vent», a mentionné maternellement Mme Myner.
Selon elle, c’est un véritablement changement de carrière qui attend Albertine : les clichés montrent très bien que les veaux lui parlent. Elle écoute. À deux mètres de distance, bien entendu. Encore quelques jours, et il ne serait pas surprenant qu’on lui accole le titre de thérapeute officielle pour bovins.
Avec la construction prochaine d’une étable par l’UCFO, il n’est pas impossible qu’elle y trône. Avec Albertine dans les parages, le lait ne risque pas de tourner!