«Cela ne s’est jamais produit dans notre région», a déclaré René Beaulne, l’un des conseillers du quartier 1 du canton d’Alfred-Plantagenet.
M. Beaulne faisait allusion à un récent article du journal La Presse de Montréal sur une enquête en cours concernant le tristement célèbre «cartel des égouts» de la ville, un groupe de sociétés qui se sont entendues sur un système de «truquage des offres» pour des contrats avec diverses administrations municipales et le gouvernement du Québec pour des services environnementaux et des contrats d’élimination des déchets.
L’une des entreprises, Beauregard Environnment Ltée (BEL), fait l’objet d’un récent rapport du Bureau de l’inspecteur général (BIG) de la ville de Montréal concernant des pratiques de travail frauduleuses présumées, notamment le déversement illégal de boues d’épuration non traitées.
Une équipe de journalistes d’enquête de La Presse a passé deux jours l’automne dernier à suivre un des camions qui devait transporter des boues d’épuration non traitées d’une station de transfert à Saint-Jérôme vers un présumé dépotoir sanitaire près de Lefaivre ,dans le canton d’Alfred-Plantagenet.
Le camion s’est plutôt rendu jusqu’à la région de Mirabel, à environ 25 kilomètres de Saint-Jérôme, et y a déversé son chargement sur un terrain agricole. L’entreprise s’est ainsi épargné le cout d’un voyage de 90 kilomètres vers Lefaivre, mais a tout de même facturé à son client les frais de déplacement jusqu’à Lefaivre.
Le rapport du BIG a noté cette pratique et d’autres pratiques frauduleuses présumées de la société en matière d’élimination des déchets dans son rapport à la ville. Le ministère de l’Environnement du Québec possède une copie du rapport du BIG, ainsi que la recommandation du BIG de suspendre pendant cinq ans le droit de BEL de soumissionner pour des contrats municipaux à partir de Montréal.
Le conseiller Beaulne a noté qu’il ne semble pas y avoir de preuve que les boues d’épuration de BEL n’aient jamais été expédiées à Lefaivre.
«Je ne pense donc pas que nous ayons un problème en ce moment, a-t-il déclaré. Mais s’il y a un problème, alors j’espère que les ministères de l’Environnement et de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales se pencheront sur la question pour s’assurer que cela ne se produise pas en Ontario.»