«Il y a une colère qui gronde parmi nos membres», a affirmé Nancy Bédard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) lors de la manifestation le mercredi 27 mai. À midi cette journée-là, sous un soleil de plomb et un mercure au-dessus de 35°C, des professionnelles en soins des Laurentides se sont laissées tomber au sol, devant l’hôpital de Saint-Jérôme, rue Durand. Elles sont mortes de fatigue.
Comme partout au Québec, à l’appel de la FIQ, les membres de la FIQ – Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides ont participé à une action coordonnée, afin d’illustrer symboliquement leur épuisement et leur frustration. «Vous dites que vous allez nous donner nos congés, alors accouchez! On est mortes de fatigue!» a crié Denis Provencher, président intérimaire de la FIQ – Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides.
La FIQ-Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides représente plus de 4300 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes à l’emploi du CISSS des Laurentides.

À l’ensemble du Québec, quelque 76 000 membres de la FIQ se sont mobilisés pour envoyer un message à la ministre de la Santé, Danielle McCann, et au premier ministre François Legault. Un des principaux points de friction est l’arrêté ministériel 2020-007, qui accorde des pouvoirs extraordinaires à l’employeur en suspendant des droits acquis du personnel de soins, notamment les congés et vacances.
Par ailleurs, parlant au nom de ses membres, Denis Provencher a déploré l’improvisation des gestionnaires qui manipulent les horaires et déplacements. «On est avisés de changements d’horaires en une question d’heures, pas une question de jours, nous a-t-il déclaré. Des professionnelles se font dire deux heures à l’avance qu’elles ne rentreront pas à 21h, mais à minuit!»
Le mécontentement des membres de la FIQ –
Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides s’étend à leurs
conditions en général, d’une rémunération adéquate à des milieux de travail
sécuritaires. L’entrevue a été interrompue par la sécurité de l’établissement,
citant qu’il est «interdit pour les employés de parler aux journalistes sur le
terrain de l’employeur».
Il faut préciser que nous y étions
simplement parce que nous avions cherché de l’ombre sous un arbre. Nous avons
donc pris quelques pas de recul pour terminer l’entrevue en plein soleil, dans
la rue, qui elle, appartient à la ville de Saint-Jérôme. Notre journaliste a
été ensuite escorté jusqu’à son véhicule, garé dans le stationnement de l’hôpital,
pour avoir osé prendre une photo de l’édifice.