Les annonces de prestations, de réajustements et de bonification se suivent à un rythme tel qu’il est difficile de faire la part entre les nouveaux dollars et les fonds recyclés. Or, Ottawa vient d’annoncer un apport de 2,5 milliards de dollars pour les ainés.
Cette somme prend la forme de versements uniques non imposables de 300$ aux quelque 6,5 millions d’ainés qui sont admissibles à la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV). Les 2,2 millions de Canadiens de 65 ans qui ont droit au Supplément de revenu garanti (SRG) verront celui-ci bonifié d’un paiement additionnel de 200$.
Le versement de ces sommes se fera automatiquement, avec le dépôt de leur pension ou SRG.
Soutien et gratitude
Pour Stéphane Lauzon, député fédéral d’Argenteuil–La Petite-Nation et secrétaire parlementaire de la ministre des Ainés Deb Schulte, « l’aide apportée arrive au moment où les ainés en ont le plus besoin ». Pour lui, « ce sont les ainés qui ont bâti nos communautés et notre pays, qui se sont battus pour notre liberté et nous leur devons respect et gratitude ».
Le ministre des Finances, Bill Morneau affirme que « les mesures annoncées aujourd’hui les aideront à traverser cette période difficile, y compris ceux dont la vulnérabilité est causée par leur santé physique ou mentale ou encore par l’isolement. Ces mesures aideront également ceux qui ont de la difficulté à faire l’épicerie ou à obtenir le soutien dont ils ont besoin. »
Trop peu pour plusieurs
Cette plus récente injection de fonds n’a pas impressionné la FADOQ (à l’origine la Fédération de l’âge d’or du Québec), le plus important réseau d’ainés au Canada. La FADOQ considère que le gouvernement Trudeau «manque une occasion d’améliorer les conditions de vie des ainés à long terme, et ce, à plusieurs niveaux».
Selon l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) Laval-Laurentides, qui compte 4000 membres dans les régions de Laval et des Laurentides, «Cette aide est ponctuelle et octroyer la faible somme de 300$, toujours ponctuellement, à toutes les personnes recevant la Sécurité de la vieillesse est loin de répondre aux besoins des ainés».
L’AQDR-Laval-Laurentides demande par ailleurs que les ainés qui le peuvent ne soient pas obligés d’effectuer leurs retraits du FERR en 2020 et 2021, «afin qu’ils puissent sauvegarder un peu mieux leurs revenus de retraite sur le long terme, actuellement compromis par la baisse des marchés boursiers».
C’est aussi l’avis de la FADOQ. «Le Réseau FADOQ est également déçu que le gouvernement n’ait pas annulé les retraits obligatoires des fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) ni repoussé à 75 ans l’âge à partir duquel il est obligatoire de convertir les régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER ) en FERR ».
Il est peut-être bon de rappeler que les ainés constituent le groupe de loin le plus vulnérable au coronavirus, alors que plus de 97% des décès imputables à la COVID-19 sont survenus chez les 60 ans et plus.