Nous vivons des incertitudes, des angoisses, des deuils. Nous nous remettons également en question et nous interrogeons sur «l’après-Covid».
Cette crise sanitaire est une tragédie humanitaire, mais n’oublions pas son origine: la transmission d’un animal sauvage à un être humain.
Notre système économique est basé sur la surexploitation des ressources humaines et naturelles, jusqu’à qu’il ne reste plus rien. Nous bouleversons l’équilibre de la nature en lui soutirant ses trésors plus rapidement qu’ils ne se régénèrent. Pourtant, nous avons besoin de la nature pour nous nourrir, nous abriter, nous transporter, nous soigner.
Pendant que nous sommes confinés, la nature revit, reprend la place que nous lui avons volée. La pollution a fléchi avec le ralentissement des usines, la diminution du transport terrestre et du trafic aérien. Les eaux de Venise sont plus claires. Pour la première fois depuis 30 ans, les Indiens ont pu voir l’Himalaya. Les Chinois ont pu apercevoir le ciel bleu et le soleil lumineux. La pandémie nous convoque à une rencontre avec nous-mêmes et à une révision de notre mode de vie.
Si cette crise est si difficile à vivre, c’est parce que nous ne l’avons pas préparée. Nous n’avons pas écouté les avertissements des scientifiques.
Pour une rare fois, nous mettons notre confiance entre les mains de la science, nous suivons les directives de nos gouvernements et nous acceptons les mesures ambitieuses, drastiques, difficiles, parce que nous avons confiance que ces décisions sont prises pour notre sécurité.
Or, une autre crise se déroule, sous nos yeux: la crise climatique, accompagnée du déclin de la biodiversité. Celles-là, nous en sommes avertis. Les conséquences sont même déjà visibles et ressenties. Aujourd’hui, prenons soin de nos ainés. Demain, au sortir de la crise, pensons au futur de nos enfants.
Nous avons une occasion unique – qui n’arrive qu’une fois par siècle – de relancer notre société et notre économie sur des bases sociales, éthiques, environnementales, solidaires. Saisissons-là!
Le 22 avril était le Jour de la Terre. Faisons preuve d’ambition et de résilience : faisons en sorte que chaque jour soit le jour de la Terre.
*Emmanuelle Larocque est une résidente de Limoges, Doctorante en Service social à l’Université d’Ottawa et « mère au front pour Estéban et Dalianne »