Jamais le pays et la région en particulier n’ont vécu une telle situation, poussant certains à la méfiance et à la peur. En prenant connaissance des commentaires sur les réseaux sociaux de gens d’ici et ailleurs, on se rend compte que la colère gronde. La frustration et la méfiance sont palpables. Une chasse aux sorcières est déclarée, dont les autorités sont les principales instigatrices.
Pierre Leroux, maire de Russell et président des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR), a expliqué que pendant les moments de crise la solidarité doit émerger. «La seule façon de passer à travers cette crise est de travailler main dans la main.»
Selon M.Leroux, il n’y a pas de place pour les dérives dans cette période critique. «Si on adopte la dénonciation et la méfiance comme un moyen, on va se tourner les uns contre les autres. Cela est nuisible à la vie dans la communauté, a fait valoir le maire de la municipalité de Russell. Des comportements de la sorte ne permettraient pas un retour à la normale. Les gens il faut qu’ils se rappellent des moments formidables qu’ils ont eus avec leurs familles et voisins.»
De son côté, le maire de la municipalité de Clarence-Rockland, Guy Desjardins, dit comprendre ces comportements. «Je peux comprendre que les têtes de certains tournent. Ils pensent à toutes sortes de choses. Mais il n’y a pas lieu à la méfiance. Il faut garder espoir», a déclaré M.Desjardins.
Il a insisté toutefois sur le besoin de respecter les consignes. «Il faut écouter les directives. Je déplore certains qui ne prennent pas les règlements au sérieux. À constater le taux de mortalité chez les voisins américains, cela laisse à réfléchir.»
Le maire de Clarence-Rockland a tenu à lancer un message d’espoir aux citoyens. «J’appelle les citoyens à la patience. Je sais que c’est très difficile ce que nous traversons aujourd’hui, mais ayons de l’espoir. Tout va bien aller.»
Le maire de la Municipalité de Casselman Daniel Lafleur s’est aussi voulu rassembleur. Il a tenu à exprimer son empathie envers tous. «C’est une situation extraordinaire. Je comprends les gens. Mais je ne cautionne pas certains comportements. Il ne faut pas que cela soit une guerre de voisins».
M. Lafleur a toutefois ajouté que répondre aux requêtes des citoyens est indispensable pour les rassurer, mais aussi pour faire respecter les règlements.
« Tous les jours on reçoit des courriels et des messages que les gens nous rapportent. C’est de mon devoir en tant qu’élu de rassurer ces citoyens en faisant respecter la loi.»
Cependant, le maire de Casselman a ajouté que les règles sont là pour protéger les plus vulnérables. «Les règlements sont faits pour être respectés. C’est important pour toute la communauté. Il faut penser à nos ainés et à nos familles d’abord et avant tout.»
À l’heure d’écrire ces lignes, nous n’avions pas réussi à parler au maire de La Nation, François Saint-Amour.