«Conformément au communiqué émis par l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, en date du 15 mars 2020, j’annule toutes les célébrations et toutes les activités publiques dans les églises de mon diocèse, comme c’est le cas dans toute la province de Québec, en union avec tous mes frères évêques du Québec.»
C’est ainsi que, le 16 mars, Monseigneur Raymond Poisson, évêque du diocèse de Saint-Jérôme, qui comprend les paroisses d’Argenteuil, amorce l’annonce des mesures adoptées sous son égide devant la pandémie qui secoue toute la planète.
En raison de la fermeture des écoles, Monseigneur Poisson a aussi suspendu toutes les catéchèses et confirmations, ainsi que les activités du calendrier diocésain. Sur l’injonction de l’évêque de Saint-Jérôme, les prêtres n’officieront plus devant les fidèles. «Les prêtres célébreront l’eucharistie quotidienne sans la participation des fidèles. Les fidèles sont unis au prêtre spirituellement et ce dernier leur est spirituellement uni», a-t-il déclaré.
Monseigneur Poisson a invité les fidèles «à la prière individuelle chez eux ou dans l’église paroissiale que je souhaite ouverte». Il suggère que les prêtes offrent la communion individuelle selon l’horaire prévu des célébrations.
Des ordres venus de haut
Cette série de décisions du plus haut placé du diocèse qui chapeaute Argenteuil suit les recommandations de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec. «L’exécutif de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) encourage dès à présent l’annulation de toutes les célébrations et de toutes les activités publiques dans les églises du Québec», s’est exprimé le corps sacerdotal par voie de communiqué.
L’AECQ a également appelé ses prêtres «à demeurer disponibles et à faire preuve d’imagination pastorale pour accueillir leurs paroissiens lorsque ceux-ci communiquent avec eux par téléphone, leur demandent un rendez-vous privé ou une visite à domicile, les invitant à rester attentifs aux personnes qui sont seules ou malades, et à leur offrir tout le réconfort dont elles ont besoin, y compris la communion à domicile et le sacrement des malades».
Les évêques catholiques souhaitent autant que possible que «les églises demeurent ouvertes pour la prière et le recueillement strictement personnels». L’AECQ a aussi averti les fidèles que ses prêtres les plus âgés ne seront pas disponibles pour le service pastoral pendant cette période de confinement.
Pâques sous surveillance
La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a tenu un discours semblable, mais a insisté sur le caractère religieux de son intervention. «En tant que catholiques, nous voyons dans chaque maladie un rappel de notre propre mortalité, ainsi qu’un appel à participer au ministère de guérison du Christ», peut-on lire dans une déclaration officielle de la CECC émise le 13 mars.
La Conférence a aussi parlé de Pâques, qui sera célébrée le 12 avril, déclarant: «Nous célébrerons bientôt Pâques – le triomphe du Christ sur la mort en tant que Seigneur de la vie et source d’espérance éternelle. La propagation du virus COVID-19 est un moment pour les catholiques d’offrir des prières spéciales d’intercession pour la guérison des personnes infectées, pour la protection des personnes âgées et infirmes qui sont les plus à risque.»
Enfin, si la CECC incite la population à suivre les directives des autorités publiques, elle remet ultimement son sort entre les mains de la religion. «Nous confions notre pays et en particulier les personnes affectées, de même que leurs proches et leurs aidants ou aidantes, à l’intercession puissante et maternelle de la Vierge Marie, Mère du Christ et la nôtre.»