«Je suis déçu, a dit le conseiller Antonios Tsourounakis, mais je ne suis pas surpris.» M. Tsourounakis ainsi que Lawrence Bogue sont les seuls conseillers à avoir voté contre la résolution. Selon M. Tsouronakis, l’idée d’annuler le vote par Internet «ne tient pas à des faits, mais à une perception des risques réels».
Les risques, ici, sont liés à la sécurité et aux possibles fraudes électorales. Plusieurs conseillers, Robert Paquette en tête, ont évoqué le fait que n’importe qui peut prendre la place d’un autre sur Internet pour voter. «Je ne trouve pas que ce sont des votes honnêtes. Tout peut arriver. Il y a toutes sortes d’histoires», a-t-il dit.
Les conseillers Raymond Campbell et André Chamaillard partagent également ces craintes d’usurpation d’identité. «Il n’y a pas un système [téléphonique ou Internet] qui peut prouver que c’est la personne qui vote», a dit M. Campbell.
Pour M. Tsourounakis, «les gens préfèrent la méthode qu’ils ont connue toute leur vie». En ce sens, il croit, à la lumière des exemples apportés lors de la séance, que «les problèmes mentionnés sont presque tous liés à la liste électorale défaillante. Si on le voulait, on pourrait consacrer des ressources pour l’améliorer.»
Selon M. Tsouronakis, l’Internet est vital pour inciter les jeunes à voter. «Aujourd’hui, on peut utiliser notre téléphone pour encaisser un chèque. Les jeunes veulent voter par téléphone!» M. Bogue est du même avis. «Les jeunes, il faut s’assurer qu’ils votent. Si on les coupe comme ça, je suis sûr qu’on va en perdre une bonne partie», a-t-il affirmé. M. Tsourounakis croit que la méthode par Internet «facilite aussi l’accès au vote aux personnes à mobilité réduite». Pour lui, «rien ne va empêcher les gens de voter sur place, mais elles auront aussi l’option Internet».
La greffière, Christine Groulx, abonde aussi dans ce sens. «Je préfèrerais qu’on garde l’Internet, mais qu’on élimine le vote par téléphone à clavier», a-t-elle dit, citant le fait qu’une seule personne ait déclaré n’avoir pas pu voter par Internet depuis 2014.
Malgré son penchant pour le vote électronique, la mairesse Paula Assaly s’est rangée du côté des arguments de la majorité, dont le fait que les gouvernements provincial et fédéral n’y avaient pas non plus recours. Ultimement, la résolution passée consiste à conserver uniquement le système de vote papier, en personne, avec validation par tabulatrice.