«On cherche Amanda Simard!, a expliqué Carolle Rose, enseignante de français depuis plus de 20 ans. On comprend qu’elle n’est plus chez les conservateurs, mais on aimerait avoir son soutien!»
Le matin du 29 janvier, par un mercredi glacial, une soixantaine d’enseignantes et d’enseignants de Rockland, titulaires de classes allant de la maternelle-jardin à la sixième année, se sont déplacés à Hawkesbury, au coin de la rue Principale, devant le 290A, rue McGill où, selon leur fédération (FEEO), se trouvent les bureaux de Mme Simard, députée de Prescott-Russell.
Il y a plusieurs mois, les enseignantes et enseignants de tout l’Ontario ont entrepris une série de moyens de pression afin de faire reculer le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, qui sabre, entre autres, les ressources liées à l’enseignement. Malgré les affirmations du gouvernement, la communauté enseignante croit, comme le relaie Carolle Rose, «que le gouvernement doit être prêt à négocier pour vrai!»
Des enseignantes à bout de souffle
«Il n’y a plus d’infirmières, de bibliothécaires, de psychologues, d’orthopédagogues… a déclaré une enseignante, qui compte 17 ans d’expérience et qui, comme d’autres, préfère qu’on ne publie pas son nom. Il y a de plus en plus d’élèves qui ont des besoins spéciaux, mais il y a de moins en moins de personnel de soutien.»
Sa collègue et amie, qui enseigne l’éducation physique, la santé et la danse relate que le nombre d’élèves à sa charge «est passé de 254 à 309 en un an, sur un total de 12 groupes, qui lui n’a pas changé».

Un métier risqué
Comme elle l’indique sur sa pancarte, Crystal McDonald, une éducatrice spécialisée, a subi des lésions graves à la suite d’agressions répétés d’enfants avec des troubles de comportement sévères. Celles-ci ont laissé des séquelles permanentes.
«Je souffre d’une hernie discale et j’ai reçu un diagnostic de syndrome posttraumatique», nous a-t-elle informés. Dans son travail, Mme McDonald est appelée dans les classes pour calmer et contenir des enfants en proie à des crises violentes.
Un appui bien senti
Les enseignantes interrogées ont toutes dit sentir que les parents d’élèves les comprenaient et les encourageaient. «Le plus difficile, c’est d’expliquer aux enfants pourquoi, par exemple, ils n’auront pas de basketball la semaine prochaine», a fait valoir une enseignante d’éducation physique, visiblement émue.
«On aime notre travail, on ne fait pas ça pour l’argent», ont insisté les enseignantes, qui ont donné le relai à leur collègue de Pleasant Corners (Vankleek Hill) à 11 h. Une autre grève des enseignantes et enseignants du Upper Canada District School Board est prévue le 5 février, et le lendemain, ce sont les enseignantes et enseignants de l’ensemble de la province qui seront sur la ligne de piquetage.
