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le Mercredi 27 novembre 2019 18:51 Autres - Others

Propane : les agriculteurs pas tout à fait satisfaits

« On a gardé la balance de propane pour finir notre soja. C’est notre dernière journée de séchage jusqu’à ce qu’on ait du propane », a réalisé avec amertume Warren Hammond.  — photo Frédéric Houtondji
« On a gardé la balance de propane pour finir notre soja. C’est notre dernière journée de séchage jusqu’à ce qu’on ait du propane », a réalisé avec amertume Warren Hammond.
photo Frédéric Houtondji
La Ferme Ben Hammond, à Lachute, a été obligée d’arrêter le séchage de grains, le 25 novembre dernier, à cause de la pénurie de propane attribuable à la grève des employés du Canadien National (CN).

 Du fait du débrayage qui a duré plus d’une semaine à la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, le propane ne pouvait pas être facilement acheminé par voie ferrée.

« Quand j’ai entendu la rumeur qu’il y aurait pénurie de propane, j’ai tout de suite appelé notre fournisseur. Il m’avait confirmé qu’il allait me livrer un autre voyage, juste assez pour vider mon silo de maïs humide, parce que ça ne se conserve pas, a rapporté Warren Hammond, responsable avec son père de la Ferme Ben Hammond à Lachute. On a gardé la balance de propane pour finir notre soja et c’est notre dernière journée de séchage jusqu’à ce qu’on ait du propane. Tout va être encore retardé cette année. Si on ne peut pas sécher, on ne peut pas récolter. »

On craint la bordée de neige

Tant qu’il n’y aura pas de livraisons de propane, le maïs restera dans les champs, car pour le producteur agricole, il ne servirait à rien d’aller le récolter et l’entreposer dans les silos sans pouvoir le sécher. Sur la ferme, tous les regards sont tournés vers le ciel et on croise les doigts pour qu’il n’en sorte pas une quantité considérable de neige

. « Si la météo change et que d’ici une semaine on n’a pas de propane et qu’il tombe deux pieds de neige, oublie le maïs, on n’ira pas dans les champs, s’est résigné M. Hammond. Le maïs va être complètement enterré dans la neige. Et là ce n’est plus récoltable jusqu’au printemps, peut-être. Mais le printemps, ça amène d’autres problèmes, d’autres misères, d’autres pertes. Récolter au printemps n’a jamais été une bonne option. »

Pour le producteur agricole, les récoltes commencent généralement au mois d’octobre ou fin septembre et finissent début décembre. Or aujourd’hui, Warren Hammond reconnait que l’entreprise n’a récolté que 20 % du maïs et que 80 % sont encore dans les champs. « Cette année, on va avoir 6000 tonnes de maïs à sécher et à date, j’ai séché seulement 400 tonnes, a-t-il réalisé. Quand on commence les récoltes, on a besoin au minimum d’un camion par jour pendant un mois, des fois c’est trois camions aux deux jours, pour nous livrer du propane. Ils nous fournissent 8000 à 10 000 litres par jour. »

Pour M. Hammond, la fin de la grève mardi ne signifie pas nécessairement la fin des questions sans réponses. « Je vais avoir du propane pour demain (mercredi), mais je ne sais pas si je vais en avoir assez pour rouler à 100 % tout de suite, parce qu’il y aura un délai pour que tout redevienne à la normale », a-t-il constaté.