Leadership féminin Prescott-Russell est une organisation sans but lucratif créé par un groupe de femmes des Comtés-Unis pour se pencher sur les enjeux touchant les femmes, des enjeux difficiles à vivre comme femmes francophones en milieu rural, surtout en cette période de pandémie. Les jeunes femmes consultées ont parlé de leur désir de faire une différence dans la société, d’inspirer les autres filles et de transformer le système.
Selon Hélène Grandmaitre vice-présidente de LFPR, «il était devenu important d’encourager et de nourrir le leadeurship des femmes dans tout ce qui touche la prise de décision.» Les discussions avec les jeunes femmes font ressortir de nombreux d’éléments. En voici quelques-uns. Il existe des contraintes pour les jeunes femmes à la recherche d’opportunités pour découvrir, développer et exercer leurs compétences de leadeurship. Les ressources et opportunités sont limitées ou peu connues, en plus de ne pas être adaptées à leur réalité rurale et francophone.
Lorsque les jeunes filles entament l’adolescence, elles font face à des définitions négatives des habiletés et compétences qu’elles valorisent, que ce soit l’empathie, la justice sociale, le respect, l’écoute et le nonjugement. Et dire que ce sont là des qualités de leadeurship de plus en plus recherchées dans toutes les sphères de la société!
L’exposition à des modèles féminins de succès dans divers domaines est essentielle pour développer le sentiment de confiance envers ses propres capacités, ses connaissances et pour viser haut. «Que les jeunes filles sont terriblement intéressées et motivées à devenir des leadeurs, à jouer un rôle dans la société et qu’elles ne trouvent pas les moyens pour développer ces habiletés et de les exercer dans la communauté à cause des enjeux reliés à la ruralité francophone et aux femmes en particulier», a interpelé Hélène Grandmaitre dans ce que les consultations ont révélé.
Durant les consultations tenues en février et mars, une participante de Hawkesbury-Est a déclaré que «le leadeurship, c’est important pour nous parce qu’on veut être inspirantes, on veut montrer aux autres que même si on est des filles on peut accomplir tout ce qu’on veut et on veut continuer à s’améliorer nous-mêmes . » Une participante d’Embrun affirme pour sa part que «L’influence des médias sociaux nous amène à beaucoup comparer notre apparence physique à ce que les autres partagent sur leurs comptes, surtout pendant la pandémie, quand on a beaucoup moins de contacts en personne».
À la lumière des résultats de cette initiative nommée “Ma Voix, Mon Futur”, le Centre Novas en partenariat avec Leadeurship féminin Prescott-Russell travaillent maintenant à développer pour cet automne des ressources en vue d’appuyer les jeunes femmes franacophones des Comtés-Unis. Les deux organismes ont obtenu pour ce projet un financement de 10 000 dollars du Fonds de soutien communautaire de Centraide de l’Est de l’Ontario, dans le cadre du Fond d’urgence de la COVID 19.
Enfin, pour valider davantage la pertinence du projet “Ma Voix, mon futur”, voici quelques statistiques nationales sur les jeunes femmes, selon l’étude canadienne «Always Confidence & Puberty Wave V» publiée en 2017. Près de 42% des filles se sentent paralysées par la peur de l’échec à la puberté ; 69% des filles évitent d’essayer de nouvelles choses pendant la puberté parce qu’elles ont peur d’échouer et 87% ont déclaré avoir envisagé de laisser tomber après un échec vécu à la puberté. De plus, la moitié des filles (53%) estiment que la société rejette les filles qui échouent. Plus de 8 filles sur 10 attribuent la peur de l’échec chez les filles pendant la puberté à la pression sociale de devoir satisfaire les autres et d’être parfaite et 79% des filles conviennent que les médias sociaux contribuent à la peur de l’échec chez les filles à la puberté.