Hier, l’annonce est tombée à point alors que le gouvernement ontarien de Doug Ford a finalement décidé de maintenir les écoles fermées jusqu’à la fin de la présente année scolaire. Les enseignants assureront l’enseignement à distance. Tout comme au Québec, on priorisait la vaccination du personnel dans les grands centres comme Toronto, Hamilton et Ottawa. Le personnel scolaire du reste de la province, dont Hawkesbury, peut respirer et s’assurer de leur sécurité ainsi que de celle de leurs élèves dans un contexte où les variants s’attaquent maintenant à toutes les tranches d’âges sans discrimination.
Au Québec, le personnel scolaire de Montréal peut se faire vacciner, mais la Fédération autonome de l’Enseignement (FAE) voudrait que cette permission soit élargie à l’ensemble de la province alors que les variants continuent de se propager très rapidement. On le constate avec la fermeture de plusieurs classes dans diverses écoles de la région. Les personnes appelées à se faire vacciner depuis le weekend dernier au Québec, après les personnes âgées de 60 ans et plus, sont les moins de 60 ans aux prises avec une maladie chronique, suivies des travailleurs essentiels de Montréal (dont les enseignants).
En décembre dernier, le gouvernement s’était fixé comme objectif que le personnel scolaire aurait accès à la vaccination fin mars début avril. On est près de cet objectif pour Montréal, mais il en est autrement en région, comme Argenteuil. «Avec plusieurs autres travailleuses et travailleurs, les profs sont confrontés à de hauts risques considérant qu’ils côtoient de nombreux élèves quotidiennement, dans des milieux ayant parfois des problèmes de ventilation et d’aération», mentionne Sylvain Mallette, président de la FAE.
Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement du Québec, s’est aussi montrée vivement déçue que le gouvernement n’annonce toujours pas de date précise de vaccination pour les enseignants des régions: «C’est d’un illogisme inexplicable de risquer que des profs tombent malades alors qu’on est déjà en pénurie de personnel».
Pas juste les enseignants qui sont impatients
Les diverses mesures de confinement compliquent la vie d’à peu près tout le monde, on en convient, mais c’est particulièrement problématique pour certains, dont Émilie La Rocque qui est une personne-ressource résidentielle à Lachute.
«La covid a vraiment beaucoup compliqué notre vie! Je n’ai pas été à l’épicerie depuis un an! Et quand la nourriture arrive, comme pour toute chose qui entre ici, il faut tout désinfecter! Sur nos 7 résidents, nous en avons 5 qui sont très vulnérables (ex.:maladie de poumons, attente pour triple pontage, etc.). Depuis Noël, nos résidents n’ont pratiquement pas vu leurs proches, car ils ne peuvent pas aller dans leur famille et comme il y a plusieurs contraintes à suivre en venant chez nous, la plupart des familles préfèrent ne pas venir. C’est difficile pour nos résidents trisomiques de toujours comprendre et accepter la situation», explique Émilie qui héberge, avec son conjoint Felix, des résidents avec des handicaps particuliers depuis maintenant 10 ans.
Émilie aurait aimé pouvoir avoir accès à la vaccination dans la 1re phase en février comme c’était prévu au départ. Ils ont plutôt reçu leur vaccin le 18 mars dernier. « Si on avait eu le vaccin en février comme prévu, on aurait peut-être la 2e dose maintenant… On nous dit qu’on a manqué de vaccins. Mais ils sont passés à la 2e phase en nous oubliant. Il a fallu que je fasse plusieurs démarches afin que nous puissions nous faire vacciner», poursuit Émilie, tout en précisant que plusieurs de ses résidents vivent beaucoup d’anxiété en lien avec la situation actuelle.
Au début de la pandémie, les résidents ne pouvaient pas manger tous ensemble (comme dans les CHSLD). Après 2 mois, ils ont heureusement pu faire partie du principe de bulle. Certains, qui fréquentent l’école en temps normal, doivent maintenant faire des cours à distance, ajoutant ainsi à la tâche d’Émilie et Félix.
Émilie et son conjoint n’ont pas pris que 48 heures de vacances depuis un an, travaillant 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. «Si on veut un congé, il faut nous-mêmes trouver un remplaçant, ce qui n’est vraiment pas facile à trouver en temps normal! Dans le contexte de la covid, le remplaçant devrait porter le masque en tout temps, ce n’est pas évident…».