C’est le lundi 17 mai qu’elle est entrée en fonction comme nouvelle secrétaire générale de la Commission canadienne pour l’UNESCO, un acronyme qui signifie Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
C’est pleine d’espoir et d’ambition qu’elle a quitté son pays d’origine le Djibouti en 1994 pour une vie meilleure dans l’Est ontarien. «Dans la Corne de l’Afrique de l’Est, mon pays est entouré de la Somalie et de l’Éthiopie, deux pays où il y a toujours des conflits, explique Roda Muse. Et souvent, Djibouti reçoit plus de réfugiés qu’il n’en faut. Donc j’ai vu l’impact de la guerre. En voyant tout ça, tu finis par développer un appétit pour la paix.»
Se disant diplômée et très outillée, pleine d’assurance surtout, elle s’est investie dans la communauté franco-ontarienne dès son arrivée. Elle a travaillé en alphabétisation, en immigration, en santé dans l’Équipe de santé familiale de l’est de l’Ontario. Elle a cofondé la fondation Acacia, une organisation caritative qui encourage l’excellence par le mentorat et l’éducation chez les jeunes francophones des minorités visibles.
Roda Muse affirme que durant toute sa carrière, elle a voulu donner une voix aux femmes et aux communautés ethnoculturelles. Elle arrive à la tête de la CCUNESCO à la suite de nombreux états de service dans la communauté franco-ontarienne. En plus d’y avoir enseigné, elle a siégé au conseil d’administration du collège La Cité, au conseil d’administration de l’Hôpital Monfort et comme membre du Consortium du Centre Jules-Léger. Elle est toujours vice-présidente du Conseil des écoles publiques de l’est de l’Ontario. Comme conseillère scolaire du CEPEO, elle représente le secteur de Cumberland, à une jetée de pierre des Comtés-Unis de Prescott-Russell.
Mme Muse voit un lien entre l’éducation et la réconciliation. «Il faut en apprendre plus sur l’histoire des communautés autochtones. Comme elle dit, il faut que ça fasse partie du curriculum, pour que ça devienne un réflexe.» Une de ses priorités comme secrétaire générale consiste à lutter contre les inégalités.
«Je suis extrêmement heureux de la nomination de Roda Muse, déclare Carol Jolin, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario. Avec son bagage, elle amène une expertise vraiment intéressante. Sa nomination se reflète sur toute la communauté franco-ontarienne.»
C’est Simon Brault qui a annoncé la nomination de Roda Muse fin avril. Il est directeur du Conseil des Arts du Canada, partenaire de la Commission canadienne pour l’UNESCO depuis 1957.