Une presse de 5 tonnes

Par Karine Audet
Une presse de 5 tonnes

Le grand événement est l’impression dans la rue Principale de quatorze gravures sur bois de grand format par un rouleau compresseur de 5 tonnes. 

Le projet initié par Les Artistes du Pontiac regroupait sept graveurs de l’Outaouais. Les artistes avaient été sélectionnés par les deux initiatrices du projet, Louise Guay et Valerie Bridgeman: on a voulu composer un portrait fidèle de la population avec des hommes, des femmes et des membres de la communauté LGBTQ. Appelé InterconneXion, un mot à la mode, l’événement veut souligner les liens qui existent ou devraient exister «entre les personnes, les artistes et la communauté, l’environnement, la géographie et le cosmos», affirme Louise Guay. 

Mais pourquoi parler de cela trois ans plus tard? Parce qu’Interconnexion est maintenant dans nos murs, après avoir tourné un peu partout au Québec et en Ontario, notamment à Saint-Faustin, Deep River, Montebello et Montréal. 

L’idée est venue d’une exposition de gravures qui a eu lieu à Ottawa et qui voulait rapprocher le public des artistes, en permettant à ces derniers de travailler dans la rue. L’originalité d’InterconneXion consiste à proposer de grands formats (environ 2 pieds sur 3) qui seraient imprimés en plein air. Or s’il existe des presses capables d’imprimer de tels formats, elles sont rares, chères et pas transportables. Il fallait donc trouver une solution. C’est pourquoi on s’est tourné vers un outil qui n’est pas à priori associé aux arts visuels: le rouleau compresseur. Pour résister à la pression de cinq tonnes que cet engin allait générer, on s’est entendu pour choisir la gravure sur bois que plusieurs des artistes retenus n’avaient pas pratiquée, la plupart préférant le linoléum ou la taille-douce sur métal (zinc ou cuivre). Mais les métaux coûtent la peau des fesses et le linoléum risque de se déformer sous une pression trop forte. On a donc retenu le contreplaqué.  

Présenté au Conseil des Arts, le projet a reçu une subvention qui a permis de rémunérer les artistes, quelque chose de «pas évident que les artistes soient payés de nos jours», dit Mme Guay. 

Il était entendu que chacun pouvait interpréter le thème comme il l’entendait. C’est pourquoi l’exposition présente des paysages agricoles, des scènes familiales, des images de l’environnement, même des œuvres abstraites pour évoquer l’ADN des artistes ou leur appartenance au cosmos.  

Les sept artistes ont produit chacun 2 gravures et demandé à la population qui s’était déplacée pour assister à l’événement de participer à l’encrage des plaques. Le public a pu ainsi se rendre compte que la gravure est un art qui demande des connaissances techniques et exige un certain tour de main. Quelques-uns des participants qui n’étaient pas familiers avec la gravure sur bois en ont profité pour faire des essais et apprendre des choses; certains ont aussi procédé à des expériences avec divers papiers, d’autres ont imprimé sur tissu. L’événement s’est déroulé dans la plus grande liberté créatrice au grand plaisir du public et des artistes eux-mêmes qui avouent avoir eu du plaisir à réaliser leurs œuvres.  

Afin d’immortaliser l’événement, le vidéaste, Glen Hartle, l’a documenté dans une vidéo illustrant toutes les étapes de la création et surtout montrant les réactions du public et la satisfaction des graveurs. Cette production audiovisuelle fait partie de l’exposition et tourne en boucle au milieu des gravures. InterconneXion se poursuit au Centre d’art d’Argenteuil jusqu’au 14 mai. L’entrée du mercredi au dimanche est gratuite. 

Ma région à mon image 

Le centre d’art d’Argenteuil annonce la 16e édition de l’exposition/concours Ma région à mon image. L’exposition débutera le 8 avril et regroupera des images de 150 participants provenant de 7 classes des 3 écoles secondaires d’Argenteuil. L’Organisateur de l’événement, Éric Poulin du Carrefour jeunesse/emploi, affirme que dans le lot «il y a une multitude de magnifiques photos». 

Le grand prix décerné par un jury sera attribué à la fin de l’exposition (le 14 mai). Le gagnant ou la gagnante remportera une tablette iPad. Le public sera aussi appelé à faire connaître ses coups de cœur. Les élèves de chacune des trois écoles secondaires gagneront une carte-cadeau de 50$, gracieuseté de la boutique Méli-Mélo Rigolo du Carrefour Argenteuil.  

 

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