«Il est clair qu’il y a de la déception du côté de la CSL. Nous étions persuadés que cette 3e rencontre en moins d’un an avec monsieur Dubé serait la bonne. Malheureusement, il faudra continuer les efforts pour les citoyens de la région, se désole le président de la CSL et préfet de la MRC des Laurentides, Marc L’Heureux. À l’exception des gestes ponctuels afin de corriger des situations de façon temporaire, le ministre ne fait que répéter ce qui nous est promis depuis 2018. Pourtant, il sait que ces engagements ne représentaient que le tiers des besoins des trois hôpitaux visés, soit ceux de Saint-Jérôme, de Mont-Laurier et de Saint-Eustache et qu’il n’y a rien de significatif pour les trois autres hôpitaux de la région. Sans l’actualisation des budgets disponibles, proportionnellement à la poussée inflationniste de 2022, la portion des travaux réalisés risque d’être encore moins importante que ce qui était prévu, ce qui pourrait repousser davantage la réalisation de certains plateaux techniques essentiels en région.»
Cette décision du ministre est particulièrement surprenante puisqu’il s’était engagé, lors des deux rencontres précédentes, à apporter des solutions concrètes cet automne. De plus, le ministre avait lui-même co-présenté, en mai dernier, une motion adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale qui reconnait la situation alarmante d’accessibilité aux soins de santé et services sociaux dans les Laurentides ainsi que l’urgence de voir appliquer les principes du Plan pour mettre en œuvre les changements nécessaires en santé. Cette motion réitérait les principes d’une autre motion, également adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale en mai 2021.
De ce fait, la région des Laurentides est parmi les moins bien desservies au Québec pour ce qui est de l’accès aux soins de santé. Par exemple, il y a un tiers de moins de médecins et plus d’un tiers de moins d’infirmières par habitant que la moyenne au Québec. Pour les psychologues, on parle de 50 % de moins de ressources que pour l’ensemble québécois. Cette situation de déficit, par rapport au reste du Québec, s’applique pour l’ensemble des professionnels de la santé dans les Laurentides.
C’est le même constat pour les lits de santé physique générale qui sont un tiers moins présent; alors qu’en néonatalogie, c’est près de la moitié moins de lits que la moyenne au Québec. Cette situation est le résultat d’un sous-financement chronique de la région. Concrètement, les Laurentides reçoivent entre 4,5 % et 5,5 % du budget en santé alors qu’elle représente plus de 7,5 % de la population du Québec. Cette population a doublé dans les 30 dernières années, elle est en forte augmentation et il faut y ajouter les dizaines de milliers de villégiateurs tout au long de l’année. Pourtant, les infrastructures hospitalières n’ont pas été adaptées.
« Les effets sont nombreux et concrets, témoigne le Dr Simon-Pierre Landry. Il y a des coûts humains très importants. Nombreux sont les médecins qui désirent pratiquer dans les Laurentides, mais le mode de gestion des effectifs médicaux se veut extrêmement complexe et contraignant. Nous reconnaissons que le ministre montre une certaine ouverture afin de simplifier temporairement le processus d’embauche de médecin, mais ce sont des solutions pérennes que nous avons de besoin. Le dossier des médecins, c’est une chose. Toutefois, il y a aussi des défis importants au niveau des infirmières et infirmiers, des inhalothérapeutes et des techniciens en radiologie. Il faut trouver aussi à des solutions pour ces professions et les mettre en œuvre rapidement.»
M. L’Heureux abonde dans le même sens : «Comme élus, on sent de l’inquiétude dans la population par rapport à leur système de santé. Il est temps que le gouvernement fasse son travail pour la quatrième région en importance au Québec!». Une quatrième rencontre est d’ailleurs prévue entre les représentants de la CSL et le ministre Christian Dubé en février ou en mars prochain. «