En attente de soins : les pires temps d’attente à l’HGH

Par Raymond Berthiaume
En attente de soins : les pires temps d’attente à l’HGH
HGH woes

En septembre, selon Santé Ontario, l’organisme gouvernemental qui supervise l’administration du système de santé provincial, le patient moyen a attendu 33,5 heures au service des urgences de l’HGH avant d’être admis à l’hôpital. Dans l’ensemble de l’Ontario, la durée moyenne du séjour au service des urgences avant d’être admis était de 21,5 heures, ce qui signifie que les patients de l’HGH ont attendu plus de 50 % de plus que la moyenne provinciale.

Ce temps d’attente de près d’un jour et demi a placé l’hôpital de Hawkesbury parmi les six hôpitaux où l’attente est la plus longue pour les patients admis dans la province, et le plus long dans la région du réseau de santé Champlain, qui comprend Renfrew, North Lanark et North Grenville, Ottawa, les comtés unis de Stormont, Dundas et Glengarry et les comtés unis de Prescott et Russell.

« Nos services d’urgence sont plutôt bondés au quotidien. Le personnel fait un excellent travail, qu’il s’agisse du personnel médical, du personnel infirmier ou du reste de notre équipe de soins, pour fournir des soins sûrs et rapides, » a dit M. Frédéric Beauchemin, directeur général de l’HGH.

Le service des urgences de l’HGH figurait également parmi les cinq services les plus longs de la province, avec un temps d’attente de 3,5 heures pour une première évaluation par un médecin (la moyenne provinciale étant de deux heures). Les patients de faible et de forte urgence qui n’ont pas été admis ont également attendu jusqu’à 50 % plus longtemps que la moyenne provinciale. Quelques mois auparavant, les données de Santé Ontario montraient que l’hôpital de Hawkesbury avait les pires temps d’attente de la province.

Les hôpitaux de l’Ontario souffrent

Partout en Ontario, les patients sont confrontés à de longs temps d’attente dans les salles d’urgence. Selon un rapport de Santé Ontario daté du 1er novembre et divulgué par le Parti libéral de l’Ontario, la durée de séjour la plus longue pour les patients admis dans la province en septembre a augmenté de 40 % par rapport à l’année dernière, les temps d’attente les plus longs dépassant 45 heures avant l’admission. L’augmentation des temps d’attente survient alors que le nombre total de visites aux services d’urgence et le volume d’ambulances ont été plus faibles en septembre qu’en 2021 (respectivement 5 % et 2 % de moins).

« C’est très unique parce que, pour le personnel, il est très difficile de voir la fin. Je ne pense pas que nous ayons jamais vu quelque chose comme ça durer aussi longtemps, » a dit M. Beauchemin.

Les hôpitaux ruraux sont les plus mal lotis

Bien que les chiffres du service des urgences de l’HGH soient mauvais, les petits hôpitaux et les hôpitaux ruraux ont été les plus touchés. Le Glengarry Memorial Hospital d’Alexandria a fermé son service d’urgence pendant la nuit à plusieurs reprises au cours du seul mois d’octobre, obligeant l’HGH et les hôpitaux de Cornwall à prendre le relais.

Plusieurs services d’urgence de l’Ontario ont été forcés de fermer à plusieurs reprises au cours des deux dernières années, soit complètement, soit en réduisant considérablement les heures d’ouverture, surtout dans les communautés rurales. Au cours de la seule fin de semaine de la fête du Travail, en septembre, les hôpitaux de Perth, Almonte, Carleton Place et Alexandria ont tous fermé leurs services d’urgence pendant la nuit.

Les pénuries de personnel au cœur du problème

Les hôpitaux de l’Ontario sont confrontés à des pénuries de personnel pour diverses raisons, et l’HGH n’a pas été épargné. L’exposition à la COVID-19, les congés de maladie dus au stress et les postes vacants d’infirmières et d’autres employés de soutien font qu’il est difficile pour les hôpitaux de remplir les quarts de travail dans leurs services d’urgence. Selon l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario, la province est confrontée à une pénurie de quelque 30 000 infirmières et infirmiers.

« Une chose avec laquelle nous nous battons est d’être compétitif, a dit M. Beauchemin. Nous sommes en concurrence avec d’autres secteurs que nous n’avions pas eu à concurrencer auparavant. Le secteur privé offre des salaires équivalents ou supérieurs aux nôtres, ce qui contribue à notre manque à gagner. »

En 2019, le gouvernement Ford a présenté le projet de loi 124 qui limitait les augmentations de salaire à seulement un pour cent par an pour les infirmières et les autres travailleurs de la santé pendant trois ans, gelant essentiellement les augmentations de salaire au plus fort de la pandémie.

L’HGH ne prévoit pas avoir à fermer ses portes dans un avenir proche, mais les pénuries de personnel persistantes et l’augmentation des cas de COVID-19, de virus respiratoires et de grippe dans la région continueront de mettre à rude épreuve les ressources de l’hôpital, ce qui pourrait entraîner des temps d’attente plus longs pendant les mois d’hiver.

« L’hiver va être chargé. Nous allons devoir lutter sans relâche pour maintenir nos programmes, préserver la santé de notre personnel et lui accorder le repos bien mérité, a dit M. Beauchemin. Nous sommes en plein milieu d’une période de recrudescence des cas de COVID, et il est donc probable que nous soyons bloqués de novembre à mars. »

Dans une déclaration écrite fournie à Édition André Paquette par courriel, le ministère de la Santé a déclaré que « l’augmentation du nombre de médecins, d’infirmières et d’aides-soignants en Ontario est essentielle » à la stratégie économique plus large du gouvernement, Plan to Stay Open, en ajoutant des milliers de travailleurs de la santé à la main-d’œuvre de l’Ontario. Le ministère de la Santé a également déclaré qu’il augmentait les possibilités et les incitatifs financiers pour que les médecins puissent exercer dans les communautés éloignées et rurales.

Partager cet article