Fermeture du pont tout près du quai municipal

Par Karine Audet
Fermeture du pont tout près du quai municipal

De toutes les personnes consultées pour l’article original, pas une n’a situé géographiquement le pont qui est dans la mire du ministère des Transports, si bien que le journaliste s’est référé au seul pont qu’il connaissait sur la route 344 qui traverse le village de Saint-André d’Argenteuil. Or, il en existe un autre, à l’entrée du village (lorsqu’on arrive d’Oka ou de Saint-Placide). Un pont qu’on ne remarque pas tant. Il parait insignifiant, un pont minuscule qui enjambe un bras de la rivière du Nord qui ressemble plus à un ruisseau qu’à une rivière, bref, un pont que personne n’a jugé digne de porter un nom, le pont 00324. Et c’est celui-là dont il aurait dû être question.  

La plupart des informations contenues dans l’article sont vraies et vérifiées. C’est vrai que le village va être coupé en deux, c’est vrai que le transport scolaire va être perturbé, c’est également vrai que le service des incendies aura à vivre avec des délais plus grands en cas d’urgence. Mais ce n’est pas la même population qui va devoir essuyer les conséquences d’un pont fermé pendant 22 semaines. Ce sont notamment les habitants de la Terrasse Robillard et les riverains de la 344 jusqu’à St-Placide et même plus loin qui devront faire les frais d’une déviation de quelque 20 ou 35 km, selon qu’on vient de Saint-Placide ou de la Terrasse Robillard.  

Bon nombre des résidents de ces deux endroits composent la clientèle régulière du Pub Sir John Abbott, un restaurant situé dans le village de Saint-André sur la 344. Denis Pelland, copropriétaire de l’établissement s’inquiète. «Je ne suis pas certain que ces clients vont accepter de faire le détour. Tant qu’à faire des kilomètres, autant se rendre à Oka ou ailleurs.» Il n’est pas non plus certain de pouvoir se passer de cette clientèle pendant 22 semaines. Un sentiment que semblent partager la plupart des commerçants du village y compris les propriétaires de la Station 210, Louis-Robert Frigault et Karen Feiertag.  

Lors de l’assemblée spéciale, le maire Stephen Mathews paraissait plutôt optimiste. Mais un des conseillers ne chante pas tout à fait la même chanson: «Je crains, dit le conseiller, que les motocyclistes décident de ne plus revenir chez nous s’il constatent qu’une de leur route préférée n’est plus accessible.» Or l’économie du village compte sur le tourisme motorisé que les beaux jours lui apportent. Un groupe de résident et de commerçants inquiets est parvenu à convoquer les cinq candidats aux prochaines élections pour les sensibiliser au problème. On verra bien si au ministère des Transports on est sensible aux doléances des citoyens exprimées par leur futur député élu le 3 octobre prochain. Voilà. La rectification est faite. 

Nous maintenons toutefois une chose: P-00324, ça manque singulièrement de poésie.  

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