C’était porte ouverte ou plutôt barrière ouverte samedi dernier dans ce nouveau parc encore trop méconnu par la population d’Argenteuil. Ici, c’est un lac qui servait autrefois de réservoir d’eau potable pour la Ville de Lachute. On y retrouve la forêt dans toute sa splendeur, des kilomètres de sentiers entretenus minimalement pour laisser la nature en priorité, une faune, dont des poissons vigoureux, et bien sûr, un magnifique lac inhabité par l’humain. Au nombre de lacs composant la municipalité, c’est bien une chance d’en conserver un à son état pur.
On a toute l’expertise à l’interne à Gore pour s’occuper de ce parc. On s’améliore continuellement et on avance chaque jour.»
L’équipe d’employés sous la supervision de Paul Gervais était sourires aux lèvres pour accueillir les nombreux visiteurs curieux de cette belle panoplie d’activités organisées pour faire connaître l’endroit: planches à pagaies offertes gratuitement, randonnée survie avec Denis, randonnée historique avec Dave, bioblitz avec Alison et festin de mais étaient au rendez-vous.
L’une d’entre elles, la chasse aux champignons avec Martin, a attiré votre humble serviteur et quelques mycologues autodidactes en formation de la région. D’entrée de jeu, Martin Granger, un musicien et nouveau résident de Gore qui vit le rêve de travailler en pleine nature (il voulait d’abord y faire du bénévolat), présente l’activité comme ludique et sans attente. C’est que ce dernier s’intéresse au sujet depuis à peine quelques semaines et se rend à l’évidence que «plus tu en sais, plus tu te rends compte que tu ne sais pas grand-chose!»
Tout comme Marie-Claude Houle, horticultrice pour la Ville de Sainte-Thérèse, et son conjoint, Claude Dicaire, directeur des aménagements en loisir à la Ville de Mascouche, ayant une résidence secondaire à Mille-Isles et initié par un membre de la famille, pour qui le domaine de la mycologie fascine. «On est venu ici voilà 3 semaines. On était heureux de voir un endroit organisé qui fait des activités», lance le couple qui avait plus qu’une chasse aux champignons en arrière de la cravate. Fous de la nature, ces derniers nous parlent de cette espèce qui se transforme au fil des jours. «Ça peut être le même champignon, mais à une étape de vie différente. Il faut être vigilant pour bien les reconnaître», avertissent-ils. Petits ou gros pieds, couleurs vives, au sol ou sur les arbres, ce festin des limaces et des écureuils est aussi celui qui sait bien le repérer, parce que seulement certains d’entre eux sont comestibles.
Karen et Matt, un polonais de Montréal initié par ses parents, racontent même que dans l’association de mycologues de Montréal qu’ils viennent d’intégrer, on mentionne le nom des endroits visités au dernier moment: «Sinon des amateurs s’y rendaient la veille!» Équipé de leur panier, une canne et d’un petit couteau, les villégiateurs de Gore expliquent qu’en tranchant au bon endroit, on assure la survie de l’espèce, même si celle-ci prolifère facilement dans l’humidité des boisées. «Tout le monde veut trouver le champignon de l’année!», avance Karen, qui n’aime même pas en manger!
Profiter simplement des rayons du soleil sur l’un des quais aménagés, faire des rencontres intéressantes, découvrir des traces fraîches d’orignal ou manger un bouton de fleurs comestibles est autant de bonnes raisons de visiter l’endroit, situé au bout du chemin Beattie. On promet aussi des sentiers de raquette pour cet hiver!

Loués un dollar pour 40 ans à la Ville de Lachute, la conservation et l’entretien de la beauté du Parc nature du Lac Beattie sont assurés par le Canton de Gore qui met ce joyau aux services des amateurs de plein air et de nature.