Nous sommes comme sur une ile déserte, l’un des seuls centres culturels des Comtés unis de Prescot et Russell. On a besoin au minimum d’un soutien moral de la ville et nos demandes, la plupart du temps, demeurent lettres mortes»
Des demandes qui, dans certains cas, sont aussi des engagements négligés, pour ne pas dire non respectés, par la Ville, a-t-elle ajouté.
Par exemple, le centre est locataire de la maison de l’Ile du Chenail, propriété de la Ville en vertu d’un bail de location de dix ans qui expire dans trois ans. Un bail qui prévoit que le centre est responsable de 20% des coûts d’énergie. Ça fait déjà un bout de temps que Lynda Clouette a remis la proposition d’un nouveau bail pour 10 autres années à Samuel Cardelli, le directeur municipal du service des Loisirs et de la Culture. Mais ce dernier a dit à madame Clouette qu’il a du confier le document en question à Dominique Dusseault, la directrice générale de la ville. Toutefois, cette dernière refuse de commenter autrement que de dire que ce n’est pas du domaine public. Et pourtant, le temps presse selon Lynda Clouette. «Tant et aussi longtemps que le nouveau bail n’est pas conclu et signé, le centre culturel demeure non admissible pour toutes demandes de subventions comme source de financement de ses programmes pour les prochaines saisons. Sans ce nouveau bail de 10 ans, a-t-elle dit, l’avenir du centre est en péril.»
Parmi les demandes, il y a celle qui concerne la connection internet sans fil, le Wifi comme on dit. «Celle qui existe présentement sur l’ile, a indiqué la directrice du centre culturel, est trop faible. Ce qui nous empêche de faire certaines choses comme du streaming ou de la diffusion en flux continu. Ça prendrait quelque chose pour l’augmenter et ça, c’est à la Ville d’y voir.»
D’autre part, madame Clouette a affirmé que ça fait longtemps que le centre demande qu’on installe des bornes de recharge pour les autos électriques. «C’est absolument nécessaire pour le lieux touristique que nous sommes. Alors ce qu’il nous arrive de faire c’est de brancher une rallonge sur une prise de 110 volts pour recharger pendant plusieurs heures une voiture électrique, si on nous le demande. C’est loin d’être l’idéal mais c’est mieux que rien du tout.» Par ailleurs, cet enjeux pourrait être résolu éventuellement si on l’incluait dans un plan de développement des infrastructures de l’Ile du Chenail.
Et que dire de l’enseigne tridimensionnelle de 16 pieds par 8 pieds qui attend depuis 5 ans qu’on l’installe pour annoncer la présence du centre culturel? «C’est à la Ville d’en construire la base, mais jusqu’à maintenant, il n’y a aucune collaboration. C’est relégué aux oubliettes, a déclaré Lynda Clouette. Nous nous sentons tout seuls dans cette histoire-là alors que nous tentons de rendre un service adéquat. Le centre est ouvert six ou sept jours par semaine selon les saisons, souvent jusqu’à 8-9 heures le soir, pendant l’été, surtout pour répondre à la clientèle qui fréquente l’ile.»
Tout ça semble illustrer un manque d’intérêt de la ville de Hawkesbury pour la culture, a déploré avec tristesse la directrice générale du centre culturel Le Chenail. «Ce n’est pas normal puisqu’à peu près partout au Canada, les centres culturels sont propulsés et soutenus par les villes, parce que ça fait partie du patrimoine, c’est là que les gens se rencontrent pour se nourrir des choses culturelles. On est content d’habiter la Maison de l’ile, on en prend soin en vertu d’un partenariat qu’on a fait en 2010. Mais il manque des pages dans l’engagement de la Ville, dont des promesses non tenues jusqu’à maintenant.»
C’est décourageant, reconnait Grace Batista, la présidente du conseil d’administration du centre culturel Le Chenail. Malgré cela, elle espère que les résultats de l’élection du 24 octobre changeront la donne pour le mieux et que le prochain conseil municipal sera composé, cette fois, d’une majorité de nouveaux membres sensibilisés à l’importance primordiale de la culture pour la ville de Hawkesbury et ses environs.