Des résidents du village et d’autres communautés voisines du canton de Champlain, de Hawkesbury, du canton d’Alfred-Plantagenet et de la Cité de Clarence-Rockland sont sortis en solidarité contre un projet d’ajout d’une cimenterie sur le site.
«C’est une industrie très polluante», a déclaré Elaine Demers, qui vit sur le chemin de la Baie avec son mari, Louis.
«Juste derrière ici, a-t-elle ajouté en désignant la propriété de Colacem. Nous avons construit la maison de nos rêves au bord de l’eau, il y a 18 ans. Nous ne l’aurions pas construite à côté d’une cimenterie. Je remarque déjà les lumières de la carrière la nuit.»
Mme. Demers faisait partie d’une foule de 100 à 150 personnes qui ont répondu à une annonce de Konstantine Malakos, candidat fédéral du NPD pour Glengarry-Prescott-Russell, selon laquelle il organiserait un rassemblement contre le projet de cimenterie, de 19 h à 20 h, le 17 août. M. Malakos a fait de l’arrêt du projet de cimenterie de Colacem Canada un élément de son programme électoral pour les élections fédérales de septembre.
«Les gens ont clairement indiqué qu’ils ne veulent pas d’une cimenterie, et moi non plus», a déclaré M. Malakos lors d’une entrevue.
Si M. Malakos remporte le siège de GPR, en l’enlevant au député libéral Francis Drouin, il a déclaré que l’une de ses premières actions en tant que député nouvellement élu serait de parler à la personne qui occuperait le poste de ministre des Affaires autochtones dans le nouveau gouvernement. M. Malakos demanderait une intervention fédérale sur le projet en vertu du mandat de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
La région de Prescott-Russell fait partie du territoire traditionnel des Algonquins et des Anishinabes. Lors de l’audience du Tribunal d’appel en matière d’aménagement local (TAAL) de l’année dernière sur le projet de cimenterie, les représentants des Premières Nations ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’impact environnemental du projet sur la rivière des Outaouais.
«Depuis cette année, nous avons enfin obtenu que le gouvernement canadien signe la déclaration, a déclaré M. Malakos. S’ils (le gouvernement libéral) l’ont signée, ils devraient être prêts à travailler avec les communautés autochtones et à respecter leur autonomie. Mon espoir est que le gouvernement fédéral soit attentif.»
Le projet de cimenterie est au centre d’une controverse depuis plusieurs années. Tant Colacem qu’Action Champlain, un groupe communautaire opposé au projet, ont déposé des appels auprès du TAAL concernant les décisions des gouvernements locaux et régionaux sur les demandes de l’entreprise en matière de zonage et de modifications du plan officiel pour permettre la réalisation du projet.
Le tribunal du TAAL a statué en faveur de Colacem. Action Champlain a tenté en vain d’obtenir une révision de la décision par une cour divisionnaire. Maintenant, M. Malakos a relevé le défi en faisant du projet un enjeu électoral entre lui et M. Drouin.
«Et je continuerai à défendre ce dossier, a déclaré M. Malakos, quoi qu’il arrive après les élections.»