À sa 10e saison d’amour pour le motocross, Lucas Rhéaume a connu une année remarquable avec plus de 17 podiums, dont neuf premières places, en se frottant aux meilleurs pilotes du Canada et des États-Unis.
L’athlète de 15 ans course dans deux catégories avec deux motos différentes, soit la classe 85cc et la classe supermini. Rhéaume a décidé de participer à davantage de courses, autant au Québec, en Ontario qu’aux États-Unis que de se concentrer sur un seul championnat. Malgré tout, avec 4 courses au Championnat Simcoe Motorspot East Série l’AMO en Ontario, il a terminé 1er de chacune de ces deux classes.
«J’ai une bonne technique qui me permet de gagner de la vitesse», explique l’athlète qui s’entraîne tous les matins avec un vélo stationnaire et des poids. Depuis que je suis petit que je veux faire ça!» Passionné de motocross depuis l’âge de 3 ans, il ne manque jamais une occasion d’aller pratiquer ou de courser. Il a débuté dans la cour arrière de ses parents, Geneviève Laurin et Patrick Rhéaume, qui l’encouragent dans son rêve. Il s’entraîne aujourd’hui sur la piste professionnelle à X-Town à Mirabel, sous la supervision de son père qui a appris en même temps que lui. Il a même été sur des pistes en Floride durant les deux derniers hivers.
Cette année, Lucas Rhéaume a réussi un saut de 130 pieds sur une piste à Deschambeault. Il avait marché sur la piste et visualisé son saut. Il avait demandé l’aval à son père. Il n’était pas convaincu, en tout cas, il ne l’a pas encouragé à le faire. Après un 1er tour de piste, Rhéaume avait confiance. «Je suis le 1er à le faire en supermini depuis que la track existe et je suis aussi le plus jeune à l’avoir fait», raconte Rhéaume. Son père l’a vu; sa mère était plus loin. C’est son meilleur moment 2023.
La saison 2024 promet d’être tout aussi excitante. Le jeune Lachutois, qui étudie au profil hockey à Cap Jeunesse, désire devenir un professionnel du motocross. À court terme, il aimerait bien tenter de se qualifier pour le championnat Loretta Lynn’s aux États-Unis l’an prochain. Il sera également présent sur quelques courses du championnat amateur Canadien Parts Canada, le East Canadian Amateur National (ECAN à Deschambault) et le Walton Transcan Grand National Championship Motocross. «Son rêve est accessible», avance sa mère Geneviève Laurin.
Et combien ça coûte tout ça champion? «Trop cher, ma mère me dit!», lance-t-il en riant. Commandité par Fox Racing Canada et Grégoire Sport, des noms associés au motocross, il représente un bel espoir en vue des Championnats canadiens. «Il sait qu’il a des croûtes à manger. Il y a plein d’étapes à passer avant de devenir pro», ajoute sa mère. Lucas Rhéaume arbitre aussi pour l’Association du hockey mineur de Lachute. Il sera sur la glace des clubs atome et pee-wee cet hiver pour veiller à ses propres dépenses.
C’est évidemment un sport dispendieux. Lucas apprécie le support de sa communauté et de plusieurs entreprises du milieu de la course. Next Level Academy, PLX sport, Speed-Trix, Dirt-Care, Les Armoires Trudeau, Dr Guillaume Lépine, chiropraticien, Soudures SPR, VR Premium, Quali-Toit, Transport TL Laurin ainsi que de la MRC d’Argenteuil s’ajoutent au nombre de personnes qui croit en lui.
Du travail autour d’un diagnostic
Novembre est le mois du Trouble du déficit de l’attention. Lucas Rhéaume a reçu un diagnostic en 2e année. Ses parents ont énormément travaillé depuis son jeune âge à l’aider à s’organiser et à s’investir autant dans ses passions que dans son parcours scolaire. Sa mère a lu pour comprendre les besoins et trouver les meilleures solutions pour son fils. Elle lui faisait apprendre ses mots de vocabulaires en les écrivant dans la porte-fenêtre coulissante. «On la lavera après!» C’était plus ludique que sur une feuille, comme durant la journée à son bureau d’école.
Les enfants ayant un TDAH sont souvent téméraires et ont un besoin immense de bouger. Lucas est conscient qu’il peut se briser une jambe en tentant une manœuvre, mais il a un goût intense de vivre. Longtemps, sa réussite était reliée à sa médication. Depuis mai dernier, avec le support de ses parents, il sait qu’il peut courser sans ses médicaments. Il en prend une petite dose pour l’école. Il sait que c’est important. Il est en 4e secondaire. Il ne voudrait pas redoubler: «C’est déjà assez long de même pour lui!», ajoute sa mère. Il compte bien obtenir son diplôme. Il pense à sa graduation, symbole qu’il aura réussi à passer à travers ce système scolaire, pas toujours évident pour ces jeunes impulsifs.
Lucas Rhéaume n’a pas froid aux yeux, une force qui, lorsque bien canalisée, peut mener à des parcours de réussite. Un atout précieux quand on a des personnes autour de soi qui nous encouragent. «Des fois, on pourrait penser qu’ils sont paresseux. Mais non, les chemins se font différemment dans leur tête», rappelle sa mère. Et il espère devenir, un jour, un pro du motocross.