Itinérance : le maire d’Hawkesbury tire la sonnette d’alarme

Par Frédéric Hountondji - EAP
Itinérance : le maire d’Hawkesbury tire la sonnette d’alarme
Robert Lefebvre, maire de Hawkesbury. - photo Archives (Photo : Éditions André Paquette)

«On est rendu à une augmentation de 40% de demandes à la banque alimentaire et ce n’est pas nécessairement à cause de la COVID, c’est à cause de l’inflation», s’inquiète le maire d’Hawkesbury au sujet des itinérants.

Robert Lefebvre indique que la Banque alimentaire centrale d’Hawkesbury a vu bondir le nombre de personnes qu’elle servait. La clientèle est passée d’environ 450 personnes par mois à 700 citoyens dont 250 enfants.

«Alors, la banque alimentaire ne peut pas continuer à être le seul recours», a suggéré le maire. Il a fait ces déclarations lors d’un exposé sur la liste nominative des itinérants présenté par Nadia Séguin, coordonnatrice de la stabilité du logement aux Comtés unis de Prescott et Russell.

La liste nominative est une initiative du Mouvement Prêt pour Zéro Canada, qui vise à mettre fin à l’itinérance au Canada. Mme Séguin en a relevé les avantages à la séance publique du conseil municipal d’Hawkesbury.

«Nous aux Comtés unis, quand on a pris ce projet-là, (notre but) n’est pas seulement de recenser qui sont les personnes, mais c’est aussi de trouver les moyens pour les aider. Donc avec la liste nominative, les organismes de la communauté peuvent nous faire des références », a indiqué la coordonnatrice. Grâce à la liste, on pourrait avoir le portrait de l’itinérance et des besoins dans chaque municipalité et chaque canton de Prescott et Russell.

Les villes ne seraient pas aidées

Pour Jeanne Charlebois, ancienne mairesse d’Hawkesbury, et aujourd’hui conseillère municipale, il faut vite agir. Elle mentionne qu’il y a des années que des logements sociaux ne sont pas construits dans la région.

«Je pense qu’il y a au moins deux rapports qui ont été faits au niveau des Comtés unis justement, pour les logements à prix modique et pour les logements des personnes dans le besoin. Ça a été mis sur la tablette et on n’en parle plus. Et voilà qu’on revient au même problème », déplore Mme Charlebois.

La conseillère municipale insiste pour dire que la lutte contre l’itinérance coûte cher et que les villes ne sont pas aidées dans leur combat : «On n’a pas d’aide du fédéral, on n’a pas d’aide du provincial, on n’a pas d’aide des Comtés unies non plus.»

La coordonnatrice de la stabilité du logement aux Comtés unis de Prescott et Russell a, pour sa part, plaidé pour une implication des villes. «On a besoin de vous et ce n’est pas en étant tout seuls qu’on va pouvoir aider les itinérants. Une chose est que le sans-abrisme est quelque chose de très compliqué, difficile», a-t-elle reconnu.

En vue de mieux les aider, Mme Séguin espère rendre visite aux itinérants une fois par mois avec les organismes communautaires, ses équipes, les policiers, les pompiers et bien d’autres personnes.

 

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