Canada Carbon martèle que GSLR reconnaît son projet

par Frédéric Hountondji - EAP
Canada Carbon martèle que GSLR reconnaît son projet
Pour les citoyens et la municipalité, le projet de mine de graphite de Canada Carbon n’est pas le bienvenu. (Photo : Frédéric Hountondji)

La municipalité de Grenville-sur-la-Rouge franchirait un pas vers la reconnaissance du projet de mine de graphite de Canada Carbon contre lequel elle se battait bec et ongle depuis des années.

C’est ce que laisse croire un communiqué de Canada Carbon datant du 12 juillet.  La société minière, qui entend développer un projet de mine de graphite sur le territoire de Grenville-sur-la-Rouge (GSLR) fait des révélations sur son projet. Elle affirme que la municipalité a reconnu dans deux lettres qu’il s’agissait d’un projet minier au sens de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme et que la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) peut maintenant l’analyser.

Aux yeux de la compagnie, GSLR reconnaît par-là que ses règlements de lotissement, de zonage, de construction ou de toute autre nature ne peuvent avoir pour effet d’empêcher le projet de mine de graphite et lui sont inopposables.

Réactions du maire et de SOS-GSLR

Contacté le 13 juillet, Tom Arnold, maire de Grenville-sur-la-Rouge, s’est refusé à tout commentaire et dit n’avoir pas encore pris connaissance du document publié par la société minière.

Le journal a aussi communiqué avec Gilles Levert, un des représentants de SOS-Grenville-sur-la-Rouge, regroupement de citoyens qui dénonce vivement le projet. Il dévoile que Canada Carbon a mis en place une stratégie dans l’intention de faire passer son projet, en contournant les autorités municipales.

«Dans leur requête, ils ont enlevé presque toutes les possibilités pour que la municipalité puisse s’opposer. Ce qu’ils veulent, c’est une carte blanche, ils semblent l’avoir, du moins, dans leur demande. Mais est-ce que la CPTAQ va l’accepter?», se demande M. Levert.

Selon lui, la société minière aurait retiré de sa demande la carrière parce que la municipalité a un droit de regard sur cette ressource. Un règlement interdit même de nouvelles carrières dans la ville. Le membre de SOS-GSLR pense que Canada Carbon ne respecterait pas cette interdiction si elle venait à obtenir l’autorisation de la CPTAQ.

«Ils vont vouloir faire de l’argent avec la carrière, c’était comme ça qu’ils ramassaient leur argent. Ils faisaient du marbre. Vont-ils ignorer cet élément-là? Ils l’ont enlevé de leur nouvelle demande, mais il reste que c’est ce qu’ils vont faire pareil. Ils vont exploiter le marbre, c’est évident», affirme M. Levert.

Il voit aussi d’un très mauvais œil la Loi sur les mines, qui arrangerait Canada Carbon. Il la qualifie de «tellement pro-minière qu’on ne peut même pas se plaindre au ministère des Ressources».

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