La mairesse de Casselman tient à rassurer les résidents que, malgré la décoloration et l’odeur, l’eau est potable, alors que l’on continue d’explorer des sources alternatives pour l’eau du robinet de la municipalité.
Selon la ville et le Bureau de santé de l’est de l’Ontario (BSEO), la couleur brune et l’odeur huileuse de l’eau sont dues à un niveau élevé de manganèse provoqué par des conditions météorologiques chaudes et sèches qui ont un impact sur la source d’eau de la ville, la rivière Nation.
Au début de la semaine dernière, les niveaux de manganèse testés ont atteint le niveau le plus élevé jamais enregistré par la ville, soit 0,45 milligramme par litre, alors que la concentration maximale acceptable de 0,12 milligramme par litre fixée par Santé Canada est considérée comme dangereuse pour les nourrissons et les jeunes enfants.
Grâce à des mesures de traitement supplémentaires, l’installation de traitement a ensuite ramené la concentration à 0,35 mg/l jeudi, ce qui reste bien supérieur à la « concentration maximale acceptable » de 0,12 milligramme par litre fixée par Santé Canada. Cette directive est basée sur les risques possibles pour les enfants en bas âge, qui peuvent être particulièrement sensibles aux effets neurologiques.
Malgré les niveaux élevés, le Dr Paul Roumeliotis, médecin-chef du BSEO, a déclaré qu’une exposition à court terme à la quantité de manganèse actuellement présente dans l’eau potable ne représentait pas un danger pour les résidents qui se douchent, se lavent ou boivent l’eau.
« L’Ontario ne dispose actuellement d’aucune norme de qualité de l’eau potable pour le manganèse. Pour les adultes et les enfants plus âgés, une exposition à court terme au manganèse dans l’eau potable au-delà de la ligne directrice de Santé Canada de 0,12 miligramme par litre est peu susceptible de causer des effets négatifs sur la santé » , a dit M. Roumeliotis dans un communiqué de presse publié le 5 juillet.
La mairesse de Casselman, Geneviève Lajoie, a déclaré que la municipalité travaille en étroite collaboration avec le BSEO et l’Agence ontarienne des eaux (AOE), l’organisme provincial chargé de l’exploitation, de l’entretien et de la gestion des installations de traitement de l’eau, qui effectuent des analyses deux fois par jour.
« Les deux organismes confirment que l’eau est potable. De plus, les tests de qualité de l’eau effectués deux fois par jour par l’AOE montrent que le niveau de manganèse commence à baisser, a-t-elle dit. C’est une très bonne nouvelle. »
Mme Lajoie souligne que les lignes directrices de Santé Canada sont basées sur ce qui est sans danger pour un nourrisson, et qu’il n’existe pas d’études concluantes sur le niveau de consommation sans danger pour les adultes.
« L’Organisation mondiale de la santé dresse la liste de toute une série de régions du monde et indique les chiffres qui s’y rapportent. Par exemple, aux États-Unis, le chiffre est de 0,3 milligramme par litre » , a-t-elle dit.
Un problème récurrent
Les niveaux élevés de manganèse dans la rivière Nation ne sont pas un phénomène nouveau pour Casselman. Bien que les résidents soient confrontés à des problèmes similaires chaque année, en 2012 et 2019, la qualité était particulièrement mauvaise et longue.
Mme Lajoie a déclaré que ses prédécesseurs et elle-même ont discuté avec les gouvernements provincial et fédéral afin de trouver une nouvelle source d’eau pour la ville.
La solution à long terme consisterait à changer les sources d’eau de la rivière Nation et à puiser dans l’approvisionnement d’une autre municipalité. Toutefois, le coût de ce projet s’élèverait à environ 54 millions de dollars, selon Mme Lajoie.
À moyen terme, Mme Lajoie a indiqué que la station d’épuration actuelle de Casselman, les bassins et les tuyaux nécessiteraient un investissement de 34 millions de dollars.
Mais à court terme, la ville traite l’eau avec des produits chimiques pour réduire la décoloration, sous la surveillance du cabinet d’ingénierie J.L Richards, de l’AOE, du directeur général de la ville, du directeur des travaux publics et du maire.
« Nous avons des réunions quotidiennes avec le Bureau de santé de l’est de l’Ontario, a dit Mme Lajoie. Nous examinons les chiffres et suivons la situation de très près. »
« Je demande simplement aux résidents d’être patients, a-t-elle ajouté. Je sais qu’ils l’entendent année après année, mais nous le disons année après année parce que c’est vrai. Je bois cette eau. Mon mari et mes chiens boivent cette eau. Et je ne boirais pas cette eau si je ne pensais vraiment pas qu’elle est potable. »
Mme Lajoie croise les doigts pour que les pluies soient plus abondantes et les températures plus basses au cours de la prochaine quinzaine de juillet.
« En fin de compte, c’est la meilleure façon de traiter le manganèse de manière naturelle. »