Ça peut sembler banal, mais «Et si c’était moi…» est une idée qui a germé dans la tête du résident lachutois en février dernier. Il n’a pas de compagnie de communication, aucun contrat, même pas un semblant d’entente pour lancer une campagne de sensibilisation. Il est fort de son grand cœur, son expérience de recherchistes, chroniqueurs et directeurs de projets durant plusieurs années dans la grande métropole avec plusieurs chaînes québécoises et ses expériences en communication. Il est d’ailleurs derrière la campagne À go, on lit de 2020. «J’y ai toujours cru!», lance-t-il une journée avant le lancement officiel lundi dernier.
On se rappellera qu’en janvier 2022, on était au plus fort de la crise de la division. D’un côté, ceux qui maintenaient et renforçaient les mesures sanitaires face à plusieurs qui commençaient à se questionner face à des exigences qui semblaient parfois incohérentes. Lui-même déstabilisé par la perte de contrats de travail, il rencontre son médecin et ami Réjean Thomas qui lui avoue n’avoir jamais tant vu de détresse psychologique dans toute sa carrière. François Fauteux se met au défi de se servir de son côté créatif pour créer une campagne qui pourra servir le citoyen.
Celui qui gagne à se mettre en action a créé une identité visuelle, une cohérence dans le message et une maquette qu’il présente ici et là à des amis, des personnalités du domaine politique, des gens d’affaires. «En toute humilité, à 100%, on me disait wow! On a besoin de ça!» Jusqu’à ce qu’il tombe sur Anick Laurin, directrice du SDC de Mirabel, qui chapeaute les dossiers en santé mentale avec des organismes communautaires de Mirabel. François n’a pas l’emploi sur lequel il postule, mais on veut acheter sa campagne et la déployer à travers la ville. Il a trouvé son équipe, celle qui peut mettre en scène cette idée folle provenant d’un gars qui a passé par assez de périodes noires et de difficultés financières pour se préoccuper de celles des autres. «Des études et des articles de l’Organisation mondiale de la santé démontrent la détresse psychologique vécue durant les années de pandémie. La pandémie a exacerbé ces maux qui existaient déjà, surtout chez les jeunes et les personnes âgées», indique-t-il.
Sachant que l’accès à des ressources est complexe, il compte plutôt avec cette campagne sensibiliser la société à sa propre vigilance et préconise l’entraide et l’accueille de l’autre. Bien sûr, il y a aura toujours des lignes d’écoute comme le 1-866-APPELLE pour les personnes qui ont besoin de jaser, mais la force des contacts humains est primordiales. «Si je n’avais pas eu Thomas, Chantale, Raymond et mes frères, si ça n’avait pas été d’eux, je ne sais pas où il serait passé François aujourd’hui, avoue-t-il humblement. Remettre l’humain au coeur de nos préoccupations et favoriser la force de l’écoute pour nourrir l’espoir est son principal objectif.